DE LA TABLETTE CORANIQUE AU MANAGEMENT

En 2001, Baba Salah a reçu à Bamako le célèbre auteur compositeur, chanteur Jackson Brown. Le guitariste américain avait décidé de faire le voyage de Bamako pour savoir comment les artistes maliens apprennent à chanter et surtout à jouer de la guitare. Un an auparavant, il avait été impressionné par la manière de jouer du jeune Baba Salah lors d’un concert au « Madison square garden » de New York. Il lui a offert sa propre guitare en signe d’amitié et de respect.

Fils de Salah Baba et de Niamoye, Baba Salah est né le 23 mars 1974 à Gao. Très tôt, comme la plupart des enfants de la cité des Askia, Baba Salah est inscrit à l’école coranique. Il est issu d’une famille de grands maîtres coraniques. Pas étonnant qu’il maîtrise l’islam dans sa diversité et le Coran dans sa complexité. « J’ai toujours mon ardoise de l’école coranique sur laquelle j’écris généralement afin de ne pas perdre de vue l’islam », confie-t-il.

De l’école coranique Baba Salah rejoint l’école des Blancs à Gao, sa ville natale. Il termine avec succès l’école fondamentale avec son Diplôme d’études fondamentales (DEF). Il poursuit son petit bonhomme de chemin en se rendant à Bamako. à cette époque, il rêvait de devenir économiste mais, au fil du temps, la passion pour la musique qu’il nourrissait depuis l’âge de 9 ans prendra le dessus. En effet, à 9 ans déjà, Baba pratiquait la musique avec un petit groupe d’amis à l’aide de sa guitare traditionnelle qu’il avait lui-même fabriquée.

Comme appelé par son destin, l’Institut national des arts lui ouvre ses porte en 1994. Il en sortira en 1998, avec un diplôme de fin de cycle. Mais avant cela, son sérieux, son courage, son talent, sa volonté de persévérer dans la musique, l’avaient fait rejoindre en 1995 une étoile, Oumou Sangaré dont il deviendra le guitariste soliste.

En 2003, il commence sa carrière solo avec son premier album « Gao ». Ce qui lui permet d’enchaîner les prix : Meilleure Révélation de l’Année, Meilleur Artiste de la Chaîne 2. Cet homme au triomphe modeste et plein de sagesse devient une star de la musique malienne. Suivront : Borey en 2006 ; Wabaranay en 2012 ; Irgo Tcherebandé en 2015 et le Live Baba Salah en 2016.

Après avoir installé un home studio acoustique d’enregistrement équipé notamment de logiciels de traitement de son comme le « Logic pros » le « Puis-base » chez lui à domicile en 2015, l’artiste y pratique tout son travail.

Il s’attelle depuis quelques mois à la mise en place d’une équipe d’accompagnement afin de produire et de manager des jeunes artistes.

Pour ce faire, il a commencé par une formation en communication et management dans une école supérieure de la place. « Nous avons plein de jeunes qui ont du talent et de la volonté. Ils ont juste besoin d’un accompagnement pour réussir dans la musique », conclut-il.

Y.D.

Source : L'Essor

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