C’est désormais officiel. L’état de catastrophe nationale déclaré en République du Mali. Le décret a été pris, ce vendredi 23 août 2024, en Conseil des ministres extraordinaire, par le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta. Par la même occasion, il a mis à la disposition du Gouvernement 04 milliards de francs CFA pour faire notamment face aux inondations et assister les populations sinistrées à travers le pays.
À situation exceptionnelle, des mesures exceptionnelles pour prévenir et mieux gérer d’éventuelles crises et catastrophes. Face donc à d’importantes quantités de pluies qui s’abattent actuellement sur le pays, causant parfois de cas d’inondations à Bamako et dans d’autres localités du Mali, le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, a convoqué hier (vendredi 23 août 2024), un Conseil des ministres extraordinaire, pour mieux secourir les victimes d’inondations dans notre pays. Ce Conseil extraordinaire intervient au lendemain de sa visite au Centre de coordination et de gestion des crises (CECOGEC). Ce Conseil des ministres a été sanctionné par deux décisions majeures, qui visent à renforcer le dispositif déjà en place pour prévenir et gérer les crises et catastrophes naturelles.
Le coordinateur du Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes, Général de Brigade Daoud Aly Mohammedine, ministre de la Sécurité et de la Protection civile, explique les raisons qui ont motivé la prise de ces décisions du Président de la Transition : « le Chef de l’État nous a instruit de prendre un décret déclarant l’état de catastrophe nationale. C’est une décision politique très importante. Elle nous autorise à mobiliser tous les moyens de l’État dans le cadre de l’assistance et de la protection des personnes face à des catastrophes naturelles. Aujourd’hui, le dérèglement climatique est une réalité. Il faut le reconnaître. Mais, ce n’est pas seulement au Mali, c’est à travers le monde. C’est pourquoi, nous sommes obligés de prendre toutes les mesures qu’il faut pour prévenir et sauver les personnes qui se retrouvent dans les situations d’inondations ».
L’autre décision majeure, selon Général de Brigade Daoud Aly Mohammedine, le Président de la Transition a mis à la disposition du Gouvernement 04 milliards de francs CFA. « Ce montant est mis au profit du Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes pour des besoins très urgents comme des Services de secours pour leur permettre justement d’avoir tous les équipements adaptés afin de faire face rapidement à tout ce qui est secours à la population. Déjà, nous avions activé le CECOGEC et le Plan de secours au Mali, plus connu sous le nom du Plan hors chèque. Ces dispositions nous permettront de prendre d’autres mesures fortes pour apporter le maximum d’assistance à notre population », précise le coordinateur du Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes, Général de Brigade Daoud Aly Mohammedine.
« Aider les Services du développement social à mieux nous aider », lance Colonel Assa Badiallo Touré
Concernant la gestion de ces 04 milliards de francs CFA, la ministre de la Santé et du Développement social, Colonel Assa Badiallo Touré, reconnaît les efforts déployés par son Département. « Vraiment, le Chef de l’État a fait parler son cœur, en mettant à notre disposition, 04 milliards de francs CFA pour gérer la crise d’inondation. C’est pour vous dire que pendant toute cette crise, des centaines de tonnes en vivres et non vivres, des balles de moustiquaires, ont été distribuées aux sinistrés, et beaucoup d’autres accompagnements en faveur de ces victimes d’inondations. Ils sont relogés dans des écoles. Nous avons à peu près 903 sinistrés, répartis entre les écoles de Bamako, Bla et dans d’autres localités du pays. Donc, cette décision du Président va nous permettre de renforcer davantage le dispositif en place et renforcer les stocks alimentaires et non alimentaires », explique la ministre du Développement social, Colonel Assa Badiallo Touré. Ainsi, elle invite toujours la population à respecter les instructions et les consignes de ses Services. « Ils sont sur le terrain pour le travail. Donc, il faut les aider à mieux nous aider », lance-t-elle.
Du début de l’hivernage à nos jours, le Mali a enregistré 122 cas d’inondations, dont 30 décès et 104 blessés. Mais toutefois, sécuriser, protéger et assister les populations sont les mots d’ordre du jour, instructions fermes du Président de la Transition, qui appelle toujours à plus d’engagement et de détermination des Services compétents dans la gestion de ces différentes crises. Abondant dans le même sens que son collègue de la Santé et du Développement social, le coordinateur du Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes, Général de Brigade Daoud Aly Mohammedine, ministre de la Sécurité et de la Protection civile, a aussi appelé la population à la vigilance afin de minimiser les risques d’inondations et des catastrophes. « Je tiens à passer un message auprès de nos populations. C’est pour leur dire davantage d’être à l’écoute des messages d’alerte, des messages que le CECOGEC envoient régulièrement sur le réseau à travers la télé, la radio et même dans les avis et communiqués ».
Ce Comité interministériel surveille la situation des crises et catastrophes naturelles sur l’ensemble du territoire national. Il s’appuie sur le Centre de coordination et de gestion des crises et catastrophes (CECOGEC), qui veille au grain 24h/24 pour éviter le pire dans le pays.
Hamissa Konaté