Cercle de Niono : L’insécurité s’installe à demeure

Le Cercle de Niono est une zone stratégique. Il est l’un des poumons économiques du pays. Une zone de grande production agricole qui partage un long cordon frontalier avec la Mauritanie à travers les communes de Dogofry, Sokolo et Nampalari sur une distance de 85 km. Son positionnement géographique en fait une zone d’insécurité par excellence depuis l’éclatement de la crise multidimensionnelle dans notre pays en 2012.

Cette situation d’insécurité est préoccupante et se caractérise par la présence accrue des groupes armés dans le cercle (djihadistes, bandits armés) qui commettent des assassinats ciblés, des vols de bétail, des enlèvements de citoyens ordinaires. Le village de Farabougou est assiégé depuis des mois.

Les conflits intercommunautaires sont aussi signalés ça et là. Actuellement, la présence des hommes armés circulant à bord de véhicules ou de motos est signalée à travers le Cercle.

C’est pour trouver une solution idoine à ce problème d’insécurité qu’un forum s’est tenu à Niono les 5, 6, et 7 novembre 2020. Il a regroupé les élus locaux des douze communes du cercle, des représentants des chasseurs traditionnels Dozos, de la communauté peulh, des autorités traditionnelles et religieuses, de la société civile. Quatre ministres avaient fait le déplacement.

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation était accompagné de ses homologues de la Sécurité et de la Protection civile, de la Réconciliation, de la Santé et du Développement social. Pendant 3 jours, les participants ont échangé sur la problématique de l’insécurité et sont convenus de déposer les armes. Aussi, la résolution qui a sanctionné les travaux, demandait au gouvernement de désarmer toute personne possédant illégalement une arme et d’assurer la protection des personnes et des biens.

Malheureusement, la trêve n’a été que de courte durée. Les armes crépitent pratiquement tous les jours, causant des morts. Des citoyens sont enlevés. Des sabotages sont perpétrés sur des ponts de l’Office du Niger. Au total, cinq ponts ont déjà été dynamités. Selon un élu de la Commune rurale de Dogofry, la présence de l’armée n’a pas jusqu’ici permis de ramener la quiétude chez les populations qui sont privées de vivres et de médicaments.

La donation faite lors du forum de Nioro n’est pas encore arrivée à Farabougou. Mais elle ne saurait tarder, d’après la même source. Par ailleurs, notre source a signalé que le jeudi dernier, six personnes ont été tuées par des bandits armés non identifiés dans les champs à Touba Coura KO6 dans la Commune rurale de Dogofry.

Mahamadou SAMAKÉ
Amap-Niono

Source l'essor

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