Ce samedi 12 avril 2025, les Maliens de l’intérieur et de l’extérieur ont exprimé leur profonde indignation et colère face à l’acte « irresponsable » du régime algérien. La destruction du drone malien dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025 à Tinzawaten, dans la région de Kidal par les autorités algériennes, est une provocation de trop et une violation flagrante des principes de respect mutuel et de coopération pacifique qui régissent les relations entre les Nations. Face à cette atteinte grave, nos compatriotes appellent la Communauté internationale à situer les responsabilités et exhortent le Gouvernement malien à prendre des mesures diplomatiques pour que de tels actes ne reproduisent plus à l’avenir.
De Bamako à Paris en passant par les régions du Mali, la foule est compacte. Les Maliens rejettent catégoriquement et condamnent avec la dernière énergie l’agression du Mali par l’Algérie. Ils dénoncent le soutien et la protection de l’Algérie aux leaders des Groupes armés terroristes dans le Sahel.
Mais rien de surprenant…
Dire que l’Algérie est sincère dans la lutte contre le terrorisme serait de mentir à la Communauté internationale. Le régime algérien parraine le terrorisme international, sinon pourquoi abattre un drone qui était en possession de neutraliser les ennemis de la paix ?
Les faits :
- Dans le 1er communiqué rendu public, l’État-Major Général des Armées du Mali avait informé qu’un aéronef sans pilote appartenant aux Forces armées maliennes (FAMa), s’est écrasé à proximité de Tinzawaten, dans la région de Kidal, sans pourtant nommer qui que ce soit et a immédiatement ouvert une enquête pour élucider les circonstances de l’évènement.
- Quelques heures après l’incident, les autorités maliennes ont pris connaissance, par voie de presse, d’un Communiqué du ministère algérien de la Défense, revendiquant la destruction d’un drone qui aurait violé l’espace aérien de l’Algérie sur 02 kilomètres.
- Afin d’approfondir les enquêtes, les autorités maliennes ont demandé aux autorités algériennes de leur fournir des éléments probants soutenant la violation de leur espace par un drone de reconnaissance malien. 72h après, aucune suite n’a été réservée à la demande malienne.
- Après avoir collecté toutes les informations sur les circonstances de l’incident, le dimanche 06 avril 2025, deux membres du Gouvernement interviennent dans le JT 20h de la Télévision nationale, affirmant avec certitude, que le drone des Forces armées et de sécurité maliennes, a été détruit suite à une action hostile préméditée du régime algérien.
- En réponse à cette énième provocation du régime algérien, le Gouvernement a convoqué l’Ambassadeur d’Algérie au Mali pour protester contre l’hostilité du régime algérien, s’est retiré avec effet immédiat du Comité d’État-Major Conjoint (CEMOC) et a porté plainte devant les instances internationales contre le régime algérien pour actes d’agression. Ce n’est pas tout.
- En guise de réciprocité, l’espace aérien national est fermé à tous les aéronefs civils et militaires en partance ou à destination de l’Algérie à compter du lundi 07 avril 2025 jusqu’à nouvel ordre.
Outre cet agissement prouvé, l’actuel Premier ministre du Mali avait pourtant donné un avertissement à la Tribune des Nations-unies…
Lors de la 79è Assemblée Générale de l’ONU, l’ex Porte-parole du gouvernement, Général Abdoulaye Maïga, avait dénoncé l’ingérence de l’Algérie dans les affaires intérieures du Mali. Son intervention a essentiellement porté sur la lutte contre le terrorisme, le défunt Accord d’Alger, la coopération régionale et internationale avec une mise en garde directe au voisin algérien. Il a notamment répondu au ministre algérien des Affaires étrangères qui avait affirmé le 31 juillet 2024 que : « la crise malienne ne pouvait être résolue que par des moyens politiques ».
Pour l’ex Porte-parole gouvernement malien, cette affirmation était une « ingérence sérieuse », dans les affaires du Mali. Primo, il rappelle que le Mali a officiellement mis fin à cet Accord en janvier 2024, déclarant qu’il ne servait plus les intérêts maliens.
Toujours à l’endroit du ministre algérien des Affaires étrangères, l’ex Porte-parole du gouvernement malien s’est insurgé à travers ce qui suit : « nous constatons une grave ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Depuis la fin de l’Accord d’Alger le 25 janvier 2024, le Mali n’exprime qu’un seul vœu le concernant, que son âme repose en paix. Monsieur le ministre des Affaires étrangères, l’Accord est bel et bien mort. Vos incantations ne serviront pas à le ressusciter. Pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité, pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité ».
Voilà en grosso modo, ce qui s’est passé entre le Mali et l’Algérie !
L’acte est inédit dans l’histoire algéro-malienne. Il suscite colère et indignation chez les Maliens. Jusque-là, la pullule est difficile à avaler au Mali et ailleurs, mais le bon sens voudrait la paix et la réconciliation.
« Nous exigeons que les autorités algériennes mettent immédiatement fin aux actions d’ingérence et de déstabilisation de notre pays, qu’elles respectent les engagements bilatéraux et multilatéraux, et qu’elles se joignent de manière constructive aux efforts régionaux pour la paix et la sécurité », lance le Porte-parole de la société civile, Sory Ibrahim Cissé, président du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ-Mali).
À cet effet, la société civile est résolument engagée à défendre la Nation et réaffirme son soutien sans faille aux Forces armées maliennes (FAMa) et aux autorités de la Transition. Par la même occasion, elle salue et encourage l’engagement et la solidarité agissante des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).
« Au nom de l’ensemble des composantes de la société civile du Mali, je salue et félicite le Collège des Chefs d’État de la Confédération de l’AES, le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso, le Général d’Armée Assimi Goïta du Mali et le Général d’Armée Abdourahamane Tiani du Niger, pour leur solidarité avec le Mali et la promptitude des actes forts pris sur les plans diplomatiques, politiques et militaires en guise de protestation », se réjouit le Porte-parole de la société civile.
En plus donc de cette société civile, du Gouvernement, le Haut conseil islamique du Mali condamne avec la dernière énergie l’agression du Mali par l’Algérie
Dans une déclaration lue à la Télévision nationale, le Secrétaire général du Haut conseil islamique du Mali, Mahamadou Diamouténé, a condamné cette agression des autorités algériennes.
« Le Haut conseil islamique du Mali constate avec beaucoup d’inquiétude la détérioration depuis un certain temps des bonnes relations existant entre le Mali et l’Algérie. Cette détérioration a été mise à nu par la destruction par l’Algérie d’un drone malien. Le Haut conseil islamique du Mali condamne avec la dernière énergie cet acte et exprime son soutien total aux autorités du Mali », a déclaré Mahamadou Diamouténé.
Toutefois, il lance un appel aux plus hautes autorités de ces deux pays à travailler au rétablissement du climat de confiance entre elles pour un retour rapide dans leurs frontières respectives de la paix et du vivre ensemble, deux valeurs si chères à l’islam.
« Le Haut conseil islamique du Mali demande particulièrement aux autorités algériennes et à l’Algérie toute entière de se mettre du côté du Mali dans sa lutte pour sa souveraineté, pour sa défense du territoire national et pour la sécurisation des personnes et de leurs biens comme le Mali a été aux cotés de l’Algérie lors de sa lutte historique pour son indépendance », propose le Haut conseil islamique du Mali.
Cette grande mobilisation à travers le monde contre l’Algérie témoigne si besoin en était du degré d’engagement du peuple malien à la préservation de l’honneur et de la dignité de la Nation Mali.
Hamissa Konaté