Les membres du Conseil national de transition (CNT) réunis en séance plénière ce jeudi 24 avril 2025 dans la Salle Djéli Baba Sissoko du CICB sous la conduite de l’honorable Malick Diaw, ont examiné puis adopté plusieurs projets de loi dont celui portant création du projet de mise en valeur des plaines rizicoles de Tombouctou, le projet de loi déterminant les conditions et modalités d'emploi des langues nationales devenues officielles et le projet de loi portant autorisation de ratification de l’Accord de prêt entre le Gouvernement de la République du Mali et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).
Le projet de loi portant autorisation de ratification de l’Accord de prêt entre le Gouvernement du Mali et la BOAD concerne le financement partiel de la phase II du Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS). Ce prêt s’élève à 30 milliards de francs CFA. Une fois obtenu, il sera divisé en deux tranches : une tranche constitutionnelle de 05 milliards de francs CFA et une tranche souveraine de 25 milliards de francs CFA.
La 1ère tranche est remboursable sur 18 ans alors que la seconde est payable en 12 ans. Et le deuxième projet de loi concerne la ratification de l’Ordonnance portant création du projet de mise en valeur des plaines rizicoles de Tombouctou. Ces deux projets de loi défendus par le ministre de l’Agriculture, Daniel Siméon Kéléma, ont été votés respectivement à 122 voix pour, un contre et zéro abstention, et 125 voix pour, zéro contre et zéro abstention.
Pour le président de la Commission développement rural du CNT, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, la 2è phase du PDI-BS consiste à consolider et à procéder à l’extension de la 1ère phase. « Ce 2è projet n’est pas un financement, car on a déjà adopté le projet concernant les plaines rizicoles de Tombouctou. Il s’agissait pour nous de lui donner un meilleur ancrage en le transformant comme service rattaché à la Direction nationale de l’agriculture, parce que les plaines de Tombouctou jouent un rôle important dans l’économie de la région », détaille le président de la Commission développement rural du CNT.
Que ça soit les plaines rizicoles de Tombouctou ou le projet PDI-BS, le ministre de l’Agriculture apprécie le niveau des intervenants
« Les recommandations formulées par les commissions sont d’une grande pertinence et les rapports présentés aussi sont de très bonnes qualités », estime le ministre Siméon Kéléma.
Après, les membres du CNT ont adopté le projet de loi organique déterminant les conditions et les modalités d’emploi des langues nationales devenues officielles. Ce projet de loi défendu par le ministre de l’Éducation nationale, Amadou Sy Savané, a été voté après amendement par 122 voix pour, zéro contre et une abstention.
Et pour le président de la Commission loi du CNT, Souleymane De, ce texte est extrêmement important :
« Parce que les langues nationales impriment l’identité d’une nation ou d’un pays. Quand ma Commission a été saisie de ce texte très sensible, on a mené un débat houleux autour de l’avant-projet de loi avant d’arriver à ce résultat qui n’était pas attendu, mais grâce à Dieu et à toutes les personnes engagées pour la refondation du Mali, nous sommes arrivés à cette conclusion d’avoir un texte beaucoup plus en harmonie et en accord avec les aspirations du peuple malien ».
Quant au ministre de l’Éducation nationale, il partage le même avis que le président de la Commission loi du CNT…
« Vous savez, ce texte portant nos langues est très important. Déjà, il est inscrit dans la Constitution du 22 juillet 2023 en son article 31. Donc, c’est un tournant majeur et la matinée d’aujourd’hui aussi est extraordinaire, parce que nous avons trouvé un cadre organique. C’est une loi qui va encadrer toutes nos langues », ajoute le ministre de l’Éducation nationale.
Hamissa Konaté