PRÉSIDENT JOHN DRAMANI MAHAMA AU MALI : Des questions économiques et sécuritaires abordées

Le Président de la République du Ghana, John Dramani Mahama, a effectué ce samedi 08 mars 2025, une visite de travail et d’amitié au Mali. Cette visite officielle a été marquée par un entretien en tête-à-tête avec le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, à Koulouba, suivi d’une séance de travail élargie aux deux délégations respectives (Malienne et Ghanéenne). Au cœur des échanges : la coopération économique appelée à être accentuée avec le renforcement du commerce, l'exploitation du corridor Ghana-Mali et la question de bonnes relations entre la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Mais en parlant de cette coopération régionale, le Président John Dramani Mahama reconnaît « une sorte de manque de confiance » entre les dirigeants de la Confédération de l’AES et de la CEDEAO.

 

Deux mois après son investiture à la tête de la République du Ghana, le Président John Dramani Mahama vient réactiver le lien d’amitié et de fraternité entre les deux nations, une coopération qui avait connu un ralentissement lié à une divergence de vues sur des questions politiques et de gouvernances.

Retour donc sur les traces de grands-pères feu Modibo Keïta et feu Kwamé Nkrumah, deux panafricanistes convaincus…

À la rencontre du Président de la Transition, le Président John Dramani Mahama dit être sur les traces de Modibo Keïta et Kwamé Nkrumah, deux Président panafricanistes, qui ont farouchement lutté pour l’unité africaine. Pour le Président ghanéen, il faut recoudre le tissu et cheminer ensemble. Par la suite, il a exprimé sa gratitude au peuple du Mali et à son Président pour l’accueil et la coopération renforcée entre le Mali et le Ghana.

 

« Je saisis cette occasion pour remercier le Président Goïta, le Président de la Transition du Mali pour avoir envoyé son Premier ministre à notre investiture à Accra au Ghana, mais aussi pour l’avoir envoyé en vue d’échanger avec nous sur les très bonnes relations qui existent entre nos deux pays », déclare le Président récemment élu de la République du Ghana.

 

Les discussions ont porté également sur le renforcement des échanges commerciaux :

Elles sont notamment relatives à l’exploitation du corridor sud, qui facilite le transit des marchandises et des biens entre le Mali et le Ghana. Le Président ghanéen a surtout mis l’accent sur la nécessité d’améliorer les infrastructures et de simplifier les procédures douanières afin de fluidifier les échanges.

 

« Ce corridor permet justement aux opérateurs économiques maliens d’utiliser les ports et les installations portières du Ghana et permet aussi aux opérateurs économiques ghanéens d’envoyer des produits vers le Mali », ajoute le Président John Dramani Mahama, soulignant l’importance des liens historiques qui unissent le Mali et le Ghana. En plus, il rappelle que la forte présence de la communauté malienne au Ghana contribue énormément au développement économique de nos deux nations.

 

En matière de défense et de sécurité, la lutte contre le terrorisme n’est pas seulement une affaire des États du Sahel, préconise le Président ghanéen

Selon lui, ils sont convenus de la nécessité de mutualiser les efforts dans la lutte contre le terrorisme, qui affecte la sous-région ouest-africaine. « Puis, nous avons insisté sur l’importance d’une coordination entre les Forces de sécurité afin d’éradiquer cette menace commune, et nous avons échangé pour voir ensemble dans quelle mesure nous pouvons mutualiser nos efforts afin de lutter efficacement contre les Groupes terroristes dans la sous-région », affirme le Président John Dramani Mahama.

 

Le dernier point évoqué est la coopération sous régionale

Outre le terrorisme, la question de bonnes relations entre la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a été abordée. Le Président John Dramani Mahama a reconnu « une sorte de manque de confiance » entre les dirigeants de ces deux organisations sous régionales. Mais toutefois, il insiste sur la nécessité de rétablir un dialogue respectueux et constructif.

 

« Ce manque de confiance doit être corrigé afin qu’un respect mutuel puisse exister entre les leaders de chacun de ces regroupements au sein de la sous-région. Nous devons œuvrer davantage à instaurer des relations dignes de leur nom entre l’AES, la Confédération des États du Sahel et la CEDEAO, même si la décision de sortie de l’AES est déclarée irrévocable. Comme toujours, nous sommes entre nous, nous sommes des frères et nous sommes appelés à vivre ensemble. C’est pourquoi, au nom du Ghana et en ma qualité de Président, nous prenons l’engagement de poursuivre notre appui à la Confédération de l’AES et de travailler à renforcer les liens et les relations entre ces deux regroupements : la Confédération des États du Sahel (AES) et la CEDEAO, dans notre espace ouest-africain », a précisé le Président ghanéen.

Pour une collaboration fructueuse plus étroite entre les acteurs du secteur privé des deux pays et favoriser les échanges commerciaux, les deux parties ont aussi évoqué la redynamisation de la grande commission mixte Mali-Ghana avec de nouvelles orientations, dont la dernière rencontre date de 2011.

 

Toujours dans le cadre de sa visite de travail et d'amitié au Mali, le Président John Dramani Mahama s’est rendu au Mémorial Kwamé Nkrumah, situé à l'ACI-2000, en Commune IV du district de Bamako, où il a été accueilli par le ministre de l'Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffé. Kwamé Nkrumah est l'un des pères fondateurs de l'Organisation de l’unité africaine (OUA).

Pour la petite histoire, en 1963, 32 Chefs d’État africains se sont réunis à Addis-Abeba, en Éthiopie, pour fonder l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Créée donc au lendemain des indépendances sous l’impulsion du panafricaniste ghanéen Kwamé Nkrumah et du malien Modibo Keïta, cette première institution continentale avait pour but de faciliter l’union et la solidarité entre pays africains pour parachever la décolonisation et se libérer du racisme et de l’apartheid. Mais avec les manœuvres des puissances coloniales, l’Organisation a rencontré des problèmes…

En 1999, les 53 Chefs d’État de l’OUA signent la Déclaration de Syrte pour lancer le projet de l’Union africaine (UA). Les objectifs de cette nouvelle structure sont entre autres : de renforcer l’union politique et le développement socio-économique du continent, de promouvoir la démocratie et les Droits de l’Homme, de favoriser l’intégration de l’Afrique sur la scène internationale…

 

Mais bien avant Koulouba et Mémorial Kwamé Nkrumah, le Président ghanéen a été accueilli avec les honneurs du Mali à l’Aéroport international du Président Modibo Keïta - Sénou

En effet, c’est aux environs de 11h 15 minutes que l’avion du Président ghanéen, John Dramani Mahama, s’est posé sur le tarmac de l’Aéroport international du Président Modibo Keïta-Sénou. À sa descente, il est chaleureusement accueilli par son homologue malien, le Général d’Armée Assimi Goïta, dans une atmosphère de fraternité africaine.

 

Après l’exécution des hymnes nationaux des deux pays, les deux Chefs d’État ont passé en revue les troupes, avant de saluer tour à tour des présidents d’Institutions, des membres du Gouvernement, ceux du Cabinet présidentiel, des ambassadeurs accrédités au Mali, ainsi que la Communauté ghanéenne établie au Mali. Puis, le Président de la Transition et son homologue ghanéen après un bref entretien dans les halls du pavillon présidentiel se sont rendus au Palais de Koulouba, où s’est déroulé le programme officiel de cette visite du Président ghanéen.

 

Retour de l’hôte du jour…

Après une journée de visite de travail et d’amitié du Président de la République du Ghana, John Dramani Mahama à Bamako, où il a eu une rencontre avec son homologue du Mali, élargie aux délégations respectives (Malienne et Ghanéenne), il a été accompagné hier soir à l’Aéroport par le Président Goïta, plusieurs membres du Gouvernement et des présidents d’institutions.

Hamissa Konaté

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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