Notre confrère de l’ORTM est décédé hier, après avoir lutté pendant plusieurs mois contre la maladie. Il sera conduit à sa dernière demeure aujourd’hui au cimetière de Yirimadio
On ne verra plus Cheick Amadou Barry dans les cabines de reportage, ni sur le petit écran de la télévision nationale. Après avoir lutté pendant plusieurs mois contre la maladie qui le rongeait, notre confrère de l’ORTM est, en effet, décédé hier vers 6h, à l’hôpital Golden Life de Badalabougou, à l’âge de 55 ans. Journaliste sportif, Cheick Amadou Barry a rejoint l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM), en 2002, après avoir travaillé à Radio Guintan et à Radio Patriote.
En 2008, il intègre la fonction publique et commence, à l’instar des autres journalistes sportifs, à travailler simultanément à la radio et à la télévision nationales. Cheick Amadou Barry a consacré sa carrière au journalisme sportif. Ainsi, il faisait régulièrement des reportages à la radio et animait des débats et des émissions à la télé. Sans compter les animations de plateau lors des directs de football, notamment la Ligue des champions d’Europe.
Les vendredis, il présentait l’émission Performance à la télé et Mondial sport à la radio. Ce n’est pas tout, Barry, comme on l’appelait familièrement présentait également le journal de 22h30 à la radio et l’émission «Chronique des expatriés» qui était très appréciée par les auditeurs de la radio nationale et les téléspectateurs de l’ORTM.
L’annonce de la mort de Barry a provoqué une grande émotion, hier à l’ORTM. «Il était un grand passionné du sport et du micro. Il aimait ça, comme on pouvait le constater à chacune des ses émissions ou retransmissions.
Et quand il s’agissait des sélections nationales, il vivait le match comme un remplaçant sur le banc.
À travers l’émission «Chronique des expatriés», il a grandement contribué à la promotion des jeunes sportifs du pays, toutes disciplines confondues», témoigne l’actuel directeur des infos de l’ORTM, Kalifa Naman Traoré qui a travaillé avec Barry pendant plus d’une décennie (avant d’être directeur des infos de la télé, Kalifa Naman avait occupé le poste de chef du Desk sport de l’ORTM, ndlr). Pour Alassane Souleymane, son collègue de service et voisin de quartier, à Yirimadio aux 759 Logements, Cheick Amadou Barry était un peu le chef de leur grin. «C’est chez lui qu’on se retrouvait et si on avait le temps, on parlait de tout. C’était presque la famille. Il avait la passion du journalisme de sport et s’est beaucoup battu dans la vie pour arriver à ce niveau.
Il est passé par beaucoup d’épreuves comme tout humain. Il avait la passion de ce qu’il faisait», souligne Alassane Souleymane. Et d’ajouter : «On s’est connu en 1997. Lors des éliminatoires de la CAN 1998, nous avons voyagé ensemble pour le match Côte d’Ivoire-Mali à Bouaké.
C’est depuis là-bas que nous avons sympathisé. Il était à la Radio Guintan. Ce voyage a déterminé nos rapports et nous avons collaboré à l’ORTM où il est venu dans les sillages de la CAN 2002 car l’ORTM avait besoin du personnel pour pouvoir faire face au défi de la CAN que le Mali a abritée. Il n’a pratiquement fait que du sport à la radio et à la télé. Il a suivi les équipes nationales et les clubs à travers le monde».
Journaliste à l’ORTM, Isaac Tiénou avait, lui aussi, de très bons rapports avec Cheick Amadou Barry qu’il a connu en 2003. «Nous avions de très bons rapports, il était mon parent peulh, mais quand on avait des choses à se dire, on le disait clairement, sans plaisanterie. Je me rappelle encore, quand je suis venu lui rendre visite à l’hôpital, il m’a quelque peu chatouillé, avant qu’on se salue.
Avec lui, c’était toujours comme ça et je n’ai jamais eu un quelconque problème avec lui. Il aimait son travail, je ne retiens que de bons souvenirs de lui», fait remarquer Isaac Tiénou la gorge nouée. Notre collègue qui a couvert la CAN U17, Niger 2015 avec Barry rend également un hommage appuyé à l’homme. «Barry était quelqu’un de bien qui avait un bon cœur.
Au Niger en 2015, nous étions logés dans le même hôtel. J’étais le plus jeune du groupe et il me demandait tous les jours de faire du thé pour les grands-frères.
Chaque matin, il venait me voir et me posait cette question : le premier est-il prêt ? Pendant toute la CAN, il était le consultant attitré de la télévision nigérienne lors des rencontres des Aiglonnets. Ces images resteront à jamais dans ma tête», raconte Boubacar Thiero.
Dans sa carrière, Cheick Amadou Barry a couvert plusieurs grands événements sportifs au Mali et en Afrique. Entre autres on peut citer la CAN 2002, la CAN U17, Niger en 2015, l’Afrobasket, Bamako 2011. Notre confrère sera conduit à sa dernière demeure aujourd’hui au cimetière de Yirimadio. Il laisse dernière lui une veuve et trois enfants inconsolables.
Dors en paix cher confrère !
Ladji M. DIABY
Source L'Esssor