Le Mali à l’instar des autres pays a célébré la 29è édition de la Journée africaine de la prévention des risques professionnels (JAPRP) et la 23è édition de la Journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail (JMSS). Ces deux Journées visaient à attirer l’attention sur l’ampleur de la problématique de la prévention et de la gestion des risques professionnels. Placée sous le thème : « la prévention des risques professionnels à l’épreuve de la transformation numérique et des mutations technologiques : défis, opportunités et stratégies d’adaptation », l’édition 2025 a honoré ses engagements.
Amputé d’une jambe depuis 21 ans à la suite d’un accident de travail, Yafoungo Sanogo témoigne : « j’ai été victime d’un accident de travail terrible en 2004. Aussitôt, j’ai été transporté à l’Hôpital Gabriel Touré. Ensuite, ils ont amené mes documents administratifs à l’Institut national de prévoyance social (INPS), après une délégation de cet Institut m’a rendu visite, et depuis lors, ma prise en charge est assurée ».
À l’échelle mondiale, l’Organisation internationale du travail (OIT) révèle que près d’un accident du travail mortel sur cinq a lieu en Afrique. Toujours selon elle, les accidents du travail provoquent le décès de plus de 02 millions de travailleurs dans le monde chaque année.
Au Mali, le nombre moyen annuel d’accidents du travail est estimé à 2 000 cas selon les statistiques des services de l’INPS engendrant un coût direct de 180 millions de francs CFA. Des chiffres largement en deçà de la réalité à cause de non déclaration d’un grand nombre d’accidents de travail.
Selon le directeur général de l’INPS, Ousmane Karim Coulibaly, la transformation numérique et les mutations technologiques redéfinissent l’Organisation du travail en Afrique et dans le monde. Si ces évolutions offrent des opportunités majeures et de flexibilité, elles engendrent également de nouveaux défis en matière de santé et de sécurité au travail.
Cette 29è Journée africaine de prévention des risques professionnels coïncide avec la 23è Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail qui avait pour thème : « révolutionner la santé et la sécurité : le rôle de l’intelligence artificielle et de la numérisation au travail ».
Ici, la solidarité gouvernementale oblige !
La ministre congolaise des Affaires sociales, de la Solidarité et de l’Action humanitaire à la tête d’une forte délégation s’est jointe à cette cérémonie. Et le ministre en charge du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Dr. Fassoun Coulibaly, d’insister sur la transformation du monde du travail portée désormais par la numérisation et les mutations technologiques.
« La prévention des risques professionnels à l’ère du numérique et face aux mutations technologiques ne doit pas être comme un simple défi à relever, mais comme une véritable opportunité de créer des environnements de travail plus sûrs, plus humains et plus inclusifs », souligne le ministre chargé du Travail.
En effet, la Direction nationale du travail (DNT) et ses démembrements régionaux ont enregistré en 2024, 305 cas d’accidents du travail dont 08 cas mortels contre 326 en 2023…
Selon Dr. Fassoun Coulibaly, cette situation doit nous interpeller tous en prenant notamment des dispositions idoines pour faire de nos milieux de travail un endroit sûr et salubre.
La ministre de la Santé et du Développement social a, pour sa part, mis l’accent sur la collaboration entre employeur, salarié et institution
Ces Journées ont pour but d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur l’ampleur de la problématique de la prévention des risques professionnels dont les accidents de travail et les maladies professionnelles.
Par ailleurs, indique Colonel Assa Badiallo Touré, les thèmes de ces Journées nous incitent davantage à examiner les nouvelles réalités, dont la numérisation, le télétravail et la robotique, auxquelles fait désormais face le monde du travail et à anticiper les risques y afférents.
« Les avancées numériques et technologiques nous apportent des solutions innovantes, mais elles nous confrontent également à des défis inédits, notamment en matière de santé au travail. En tant que ministère de la Santé et du Développement social notre priorité est de se porter garant que les conditions sanitaires en milieu professionnel soient adaptées à toutes les évolutions technologiques », souhaite la ministre de la Santé et du Développement social.
La finalité, c’est de surtout créer un environnement de travail plus sûr et plus humain en mettant à profit le potentiel de la technologie sans négliger la santé et la sécurité des individus.
Hamissa Konaté