La crise du football dure depuis 2015
La planète foot du pays retient son souffle. La juridiction de Lausanne se penche aujourd’hui sur le fond des deux appels introduits par le Collectif des ligues et clubs majoritaires contre la validité du championnat national 2019-2020 et l’érection du secrétariat général en commissions électorales ad hoc par le comité exécutif de la Fédération malienne de football. L’audience se déroulera en visio-conférence, Covid-19 oblige On ne compte plus le nombre de crises qui ont secoué la Fédération malienne de football (Femafoot), mais celle enclenchée en 2015 semble interminable. C’est le moins que l’on puisse dire quand on sait que cette crise continue toujours à diviser la planète foot du pays avec des plaintes qui se multiplient au niveau du Tribunal arbitral du sport (TAS). Dernier épisode en date de cette crise sans précédent dans l’histoire du ballon rond malien, les deux appels introduits au TAS par le Collectif des ligues et clubs majoritaires (CLCM) de la Femafoot) contre la validité du championnat national et la décision du comité exécutif de l’instance dirigeante du football national d’ériger le secrétariat général de la fédération en commissions électorales ad hoc pour préparer l’élection des commissions électorales, qui était prévue lors de l’Assemblée générale ordinaire du 27 décembre dernier. Depuis, la juridiction de Lausanne a ordonné à la Femafoot «de suspendre la tenue de l’Assemblée générale prévue le 27 décembre 2020 jusqu’au prononcé de la sentence ou tout autre acte mettant fin à la présente procédure». Sur son site le TAS, a publié la liste des audiences parmi lesquelles : «TAS 2020/A/7506 Club olympique de Bamako et al. c. Fédération malienne de football et TAS 2020/A/7507 Club olympique de Bamako et al. c. Fédération malienne de football, prévues aujourd’hui par vidéo-conférence. «Cette liste est publiée à titre informatif uniquement. De manière générale, les audiences du TAS ne sont pas ouvertes au public. En raison des restrictions de déplacement liées à la pandémie de la Covid-19, certaines audiences seront conduites par vidéo-conférence», précise le TAS. Aujourd’hui donc, les deux parties et leurs avocats, c’est-à-dire les membres du CLMC de la Femafoot (les appelants) et la Fédération malienne de football (l’intimée) vont débattre à distance devant les arbitres du TAS. Le CLCM estime que plusieurs manquements ont été constatés lors du championnat national 2019-2020 et rejette la nomination des commissions indépendantes. Le Collectif indique que les textes de la Femafoot stipulent que les membres de chaque commission indépendante doivent être élus lors d’une assemblée générale et non nommée par le comité exécutif. Il conteste aussi le fait que le Carré d’as et les Play-offs du championnat national se sont joués alors que 7 matches à litige de la 22è journée n’avaient pas été homologués par la commission de discipline. Fort de ce constat, le Collectif demande l’annulation pure et simple du championnat national 2019-2020. Concernant le deuxième dossier, à savoir l’érection du secrétariat général en commissions électorales ad hoc, le CLCM estime que le secrétariat général est un organe de la Femafoot, et ses membres ne peuvent en aucun cas être membres d’une commission indépendante. Du côté de la fédération on explique que les commissions indépendantes ont été nommées suite à une recommandation de la FIFA et que la 22è journée du championnat national a été bien homologuée par la commission d’homologation et validée par le comité exécutif. Le bureau fédéral ajoute qu’il existait un vide et que les membres du secrétariat général étaient les mieux placés pour combler ce vide en mettant en place les commissions électorales. L’audience d’aujourd’hui portera sur le fond et le verdict du TAS est très attendu des deux côtés. Si la juridiction de Lausanne tranche en faveur du CLCM, la décision pourrait être lourde de conséquences pour la Femafoot qui sera contrainte d’annuler le championnat national 2019-2020, remporté par le Stade malien. Et si l’exercice est annulé, l’ASB, le CSK, le Mamahira de Kati, Avenir de Tombouctou, qui sont partie prenante des plaintes au TAS et l’AS Performance et l’AS Sabana, qui ont été relégués en division inférieure, reviendront de facto dans l’élite, annonce un avocat qui a requis l’anonymat. «L’annulation du championnat et de la décision de l’érection du secrétariat général en commissions électorales ad hoc va peser sur la prochaine Assemblée générale. D’abord, les clubs relégués vont revenir dans le jeu, ensuite, il faudra constituer une nouvelle commission qui sera chargée d’organiser l’élection des commissions électorales lors de la prochaine assemblée générale. Tout cela va prendre du temps. Et tant que l’assemblée générale ne sera pas organisée, le comité exécutif ne pourra pas mener d’activités parce que c’est l’assemblée générale qui adopte le budget de la saison et donne mandat au comité exécutif», ajoute notre interlocuteur. Et si le TAS rejette les arguments du Collectif ? «Le comité exécutif pourra continuer à travailler sans problème. Dans ce cas, l’Assemblée générale pourra être rapidement reprogrammée et les résultats du championnat national validés». Une telle sentence scellerait définitivement le sort des équipes citées plus haut. Ladji M. DIABY
Source L'Essor