L’avant-centre des Aigles locaux, Mamadou Coulibaly aux prises avec un défenseur burkinabé lors de la sortie initiale
En 1972 dans ce même stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, Maliens et Congolais s’étaient affrontés en finale de la CAN et les Diables rouges avaient créé la sensation en s’imposant 3-2. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts
Depuis lundi, le Mali connaît son adversaire des quarts de finale. Ce sera le Congo. 24h après les Aigles locaux, les Diables rouges congolais se sont qualifiés, en battant la Libye (1-0) au compte de la troisième et dernière journée de la poule B. L’avant-centre Gautrand Ngouenimba a inscrit l’unique but de la rencontre et offert la qualification à son pays (50è min).
Un énorme coup pour la République du Congo qui élimine la Libye, vainqueur de l’édition 2014 et qui était considérée comme l’un des favoris de cette 6è édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN), Cameroun 2021. Battus lors de la première journée par leurs voisins de la RD Congo (1-0) et tenus en échec par le Niger (1-1) lors de la deuxième journée, les Diables Rouges (surnom de l’équipe de Congo) étaient en ballottage défavorable avant la rencontre, mais les protégés du technicien Barthélemy Ngatsono ont réussi à renverser la vapeur et valider leur ticket pour les quarts.
On s’en souvient, en 2018, les Congolais avaient été éliminés en quarts de finale par les champions d’Afrique 2014. Les Diables rouges ont donc pris leur revanche sur la sélection libyenne et seront face aux Aigles locaux, samedi pour une place dans le dernier carré. La rencontre se disputera au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé là, où il y a 49 ans, le Mali des Salif Keïta «Domingo», Cheick Diallo, Karounga Keïta «Kéké», feu Mamadou Keïta, Cheick Fantamady Keïta, avait perdu en finale de la 8è édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) contre le Congo de M’Bono le Sorcier (3-2).
Les Aigles de l’Allemand Karl Heinz Weigang faisaient figure de grandissimes favoris de la finale, mais les Diables rouges ont déjoué les pronostics et brisé le rêve de la sélection nationale de devenir la 8è équipe du continent à soulever le prestigieux trophée. Si beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de 1972 à cette année (Maliens et Congolais se sont affrontés plusieurs fois après Yaoundé 72), il ne fait guère de doute que le souvenir de la finale perdue par les Aigles est encore présent dans l’esprit de nos concitoyens et que l’ombre de cette confrontation planera sur les retrouvailles de samedi entre les deux sélections.
Le Mali a terminé en tête de la poule A avec 7 points (deux victoires, un nul), alors que le Congo s’est classé deuxième du groupe B, avec 4 unités (un succès, un nul, une défaite). Jugés à travers le parcours des deux sélections au premier tour, les Aigles locaux aborderont la rencontre avec les faveurs du pronostic et une qualification des protégés de Nouhoum Diané pour les demi-finales sera tout sauf une surprise.
En tout cas, si le capitaine Djigui Diarra et ses coéquipiers reproduisent la copie de ce qu’ils ont montré pendant la phase initiale, il y a de bonnes chances que l’équipe franchisse le cap des quarts de finale et prolonge son séjour au Cameroun. Mais il faut rester prudent et surtout ne pas sous-estimer la valeur des Congolais qui, s’ils sont brouillons dans la construction du jeu, font toujours montre d’engagement et de combativité sur la pelouse. Comme face au Cameroun, les Aigles locaux doivent s’attendre encore à un match physique et engagé, mais pas forcément à une bataille tactique. Et si c’est le cas, les protégés de Nouhoum Diané connaissent déjà la recette : avoir la possession de la balle et faire parler leur jeu collectif. L’équipe doit également s’appliquer devant et exploiter au mieux les occasions qu’elle obtiendra.
L’autre match des quarts mettra aux prises le pays organisateur du CHAN, le Cameroun et le double vainqueur du tournoi, la RD Congo (2009, 2016). Une confrontation qui promet un beau duel, avec d’un côté les Lions indomptables qui auront à coeur de devenir les premiers footballeurs camerounais à soulever un trophée continental à domicile (après la CAN 72, le Cameroun n’avait plus abrité un tournoi à l’échelle africaine) et de l’autre, les Léopards congolais qui visent un troisième sacre. Tous les ingrédients semblent réunis pour voir les deux sélections faire vibrer le public du stade de Japoma à Douala.
Boubacar KANTÉ
Source L'Essor