TOMBOUCTOU/ÉCHALOTE : Le cri de cœur des producteurs

Dans le cercle de Diré, région de Tombouctou, les producteurs d’oignon et d’échalote crient à la mévente et à la spéculation sur les prix de leurs productions. Sur le marché, le désespoir est grand, car chacun y va de son prix. Les grossistes cèdent le kilo à 100F les deux variétés et les détaillants exigent 150F pour l’oignon et 200F pour l’échalote. Conséquence : 80% de la production est acheminée vers les régions du sud.

 

À quelques jours de la première récolte, le constat est alarmant à Diré. Le marché est bien fourni, mais les producteurs ont de difficultés à écouler leurs stocks d’oignon et d’échalote. Sur place, le désespoir est perceptible sur les visages. L’un des producteurs d’oignon dénonce la spéculation sur le prix d’échalote : « même si, on trouve 250F par kilo, ça nous arrange, mais malheureusement nous n’avons même pas 150F pour l’échalote. C’est terrible », déplore Mohamed Alpha.

Du côté des commerçants grossistes, ils cèdent le kilo à 100F les deux variétés et les détaillants exigent 150F pour l’oignon et 200F pour l’échalote

« Je vends l’échalote à 150F le kilo et l’oignon à 200F. Cette spéculation sur les prix signifie que le marché est bien fourni, sinon après cette période, ça peut aller jusqu’à 500F CFA », explique l’un des commerçants détaillants.

Et pour le 2è vice-président de la Chambre locale d’agriculture de Diré, Oumar Ag Alher, quand les récoltes débutent comme ça, les paysans vont toujours perdre, parce que la conservation posera problème.

Le cercle de Diré peut produire plus de 30 mille tonnes sur les 1 500 hectares cultivables…

Ces dernières années beaucoup d’agriculteurs de la zone se sont tournés vers la culture de l’oignon, jugée rentable, mais avec cette situation : « nous sommes obligés d’accompagner les paysans, car ils tirent leur épingle du jeu dans cette culture », affirme le chef du secteur agriculture de Diré, Mahamane Aldjoumati.

S’agissant des autorités locales, elles se disent conscientes de la situation

Mais néanmoins, elles proposent des pistes de solutions pour que les producteurs puissent vivre de leur travail. « Il faut une stratégie de conservation et de transformation des productions faites et accompagner les producteurs pour qu’ils soient bien organisés au niveau de la Chambre d’agriculture afin de sortir de cette situation », ajoute le préfet du cercle de Diré, Lieutenant-Colonel Abdoulaye Traoré.

Hamissa Konaté

 

 

 

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