Trouver la bonne approche pour atteindre la promotion de la bonne gouvernance, les réformes politiques et institutionnelles et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, tel était l’objectif d’une table ronde organisée par le ministère de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les institutions avec les partenaires au développement de notre pays. Cette rencontre sur la refondation de l’État a eu lieu hier à l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye.Le Mali revient de loin.
Le peuple malien, sujet d’épreuves multiples et multiformes, est, depuis une dizaine d’années, victime de troubles, d’agressions et d’instabilités liés essentiellement à la faillite de l’État, du fait d’une mal gouvernance chronique accusée. Injustice, corruption, État du prince, népotisme, abus, opacité, impunité, exclusion, sont quelques maux qui ont longtemps caractérisé la gestion des affaires publiques dans notre pays et créé de graves préjudices à la Nation, ébranlée par le spectre de la division.
Pour y remédier, le département en charge de la Refondation de l’État a opté pour des actions prioritaires qui s’articulent autour de la promotion de la bonne gouvernance, des réformes politiques et institutionnelles et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale. À travers cette table ronde, il est question de conjuguer les efforts, procurer les appuis nécessaires, déployer les moyens qu’il faut, réaliser et promouvoir différents projets, assister et accompagner les acteurs, in fine soutenir les autorités de la Transition.
Selon Seydou Coulibaly, représentant le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, il s’agit de solliciter l’accompagnement des partenaires pour conduire à la «remise de l’État sur les rails». Selon Seydou Coulibaly, cette table ronde est d’une importance capitale, car il s’agira de voir comment refonder l’État dans les plus petits détails pour faire en sorte que les erreurs que «nous avons commises ne se répètent plus».
Pour le chef de file des partenaires, l’ambassadeur de la République d’Allemagne au Mali, Dr Dietrich Pohl, la tâche de la refondation a un caractère transversal et touche aux plus vieux secteurs. Pour lui, il s’agit d’aider le Mali à établir une nouvelle ère de paix, de croissance économique durable et de renforcement de la démocratie et de la gouvernance.
Le mode de gouvernance a engendré la défiance des populations envers les pouvoirs publics
«Nous sommes prêts à accompagner le gouvernement de la Transition dans sa volonté de lutter contre la corruption, promouvoir la bonne gouvernance et relancer la décentralisation…», a promis le chef de file des partenaires au développement du Mali. Cette table ronde est l’occasion pour chaque participant, chaque partenaire, seul ou en association, de déterminer son périmètre d’intervention et la portée des disponibilités à consentir pour les opérations ciblées ou éligibles aux financements octroyés.
«Nous attendons à présent des partenaires solidaires, à l’écoute, sensibles à nos difficultés, engagés à nous prêter main forte pour aller le plus vite possible dans la matérialisation de nos chantiers et la conduite des travaux, afin de pouvoir fournir nos livrables (attentes) à date», a souhaité Mohamed Coulibaly, ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les institutions. Et de rappeler que son département a déjà beaucoup fait dans le travail conceptuel et est suffisamment avancé dans les préparatifs de son plan opérationnel.
Auparavant, le ministre Mohamed Coulibaly avait relevé que le système gangreneux qui prévaut dans notre pays a décrédibilisé les institutions de la République et causé la défiance des populations envers les pouvoirs publics.
Il s’est également interrogé : ne serait-il pas, quelque part, à l’origine de la débrouillardise, de l’incivisme, de l’érosion de la confiance, de la perte d’autorité, mais aussi des émeutes de colère, jusqu’à l’insurrection, voire la rébellion ?
«L’évocation non exhaustive, en cette circonstance, des souffrances vécues par nos braves populations, toujours mal rémunérées et peu gratifiées de leurs efforts et sacrifices, interpelle nos consciences sur l’immensité de l’espoir placé par nos concitoyens dans la réussite de la mission régénératrice de cette Transition politique», a noté le ministre Coulibaly.
Oumar Diakité
Source L'Essor