La France fait face jeudi 23 mars 2023 à une nouvelle journée de mobilisation nationale à l'appel de l'intersyndicale contre la réforme des retraites, dans un climat social qui s'est encore dégradé depuis l'adoption au Parlement du projet de loi. Ces derniers soirs, de nombreux rassemblements non autorisés ainsi que des blocages ont eu lieu un peu partout en France, parfois calmes, souvent tendus. En plus de réaffirmer ses objectifs et ne pas reculer sur sa réforme des retraites, le président français Emmanuel Macron a critiqué les syndicats lors de son interview à TF1 et France 2 mercredi 22 mars. À l’unisson, les syndicats ont réagi vivement, qualifiant ses propos de « mépris », « déni », « des mensonges » d’un président « sur la Lune ». Pour les opposants à la réforme, c’est une raison de plus pour joindre le mouvement du jeudi 23 mars.
Lors de son interview après le sauvetage de peu du gouvernement - qui avait engagé sa responsabilité pour faire passer le texte de la réforme des retraites –, le président français Emmanuel Macron a regretté « qu'aucune force syndicale n'ait proposé un compromis », visant particulièrement la CFDT. Il a aussi fustigé les « factieux », les « violences », et semblé minimiser
Sitôt après l'adoption de la loi, la Première ministre Elisabeth Borne d'un côté, les oppositions parlementaires du leur, ont saisi le Conseil constitutionnel. Les Sages devront se prononcer sur la conformité du texte vis-à-vis de la loi fondamentale de la Ve République, et ont le pouvoir de la valider ou de la censurer, tout ou partie. « Les Sages ont un mois pour se prononcer, soit jusqu'au 21 avril », selon la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, maître de conférences à l'Université de Rouen, interrogée par l'AFP. Mais la décision pourrait intervenir avant.