La reprise n’est pas encore effective, mais la plupart des dojos du District de Bamako ont repris les traînements à la faveur de l’assouplissement des mesures de prévention contre la Covid-19
Depuis la suspension des activités à la mi-mars pour cause de coronavirus, toutes les fédérations sportives étaient au repos forcé. La crise sanitaire n’est pas encore terminée, comme l’a rappelé, lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais la situation s’améliore depuis quelques temps d’où la décision de certaines fédérations de reprendre les activités. Ainsi, après la Fédération malienne de football (Femafoot) qui a donné le feu-vert aux clubs de reprendre les entraînements et la Fédération malienne de basket-ball (FMBB) qui a annoncé la reprise du championnat le 30 juin, c’est au tour de la Fédération malienne de taekwondo (FEMAT) de reprendre ses activités. L’annonce a été faite la semaine dernière par le président de l’instance dirigeante du taekwondo national, Maître Alioune Badara Traoré, à travers un communiqué.
Dans ce communiqué, le premier responsable de la FEMAT écrit, «j’ai l’honneur et le plaisir de vous adresser mes remerciements pour avoir suspendu jusqu’à ce jour vos activités de taekwondo dans les salles et infrastructures sportives à travers le pays à cause de la pandémie de la Covid-19. Suite à la décrispation de la situation, je voudrai vous demander de reprendre les activités de taekwondo dans les lieux d’entraînement, tout en respectant les mesures sanitaires et les gestes barrières. Se laver régulièrement les mains au savon avec de l’eau ou utiliser le gel hydroalcoolique». Et de poursuivre, «éviter les contacts et respecter les mesures de distanciation, rester à la maison en cas de maladie. Je sais pouvoir compter sur la bonne compréhension de tous et vous prie de croire, Mesdames et Messieurs, à l’expression de ma considération distinguée».
Lundi notre équipe de reportage a fait un tour dans quelques salles d’entraînements du District de Bamako, notamment au dojo de l’INA, au dojo du Stade Modibo Keïta (SMK) et au dojo Le Foyer. Notre périple a commencé au dojo de l’INA qui fait partie des dojos les plus fréquentés de la capitale. Ici, la salle était bondée de monde : vêtus de leur tenue de combat (kimono), les athlètes s’entraînaient sur le tatami, sous le regard des responsables techniques. L’atmosphère était bon enfant et la joie était sur tous les visages.
Même si les responsables techniques présents dans la salle ont préféré garder le silence, on pouvait aisément remarquer que les combattantes et les combattants étaient heureux de se retrouver, après plusieurs mois sans activité. Après l’INA, nous avons mis le cap sur le dojo du stade Modibo Keïta où notre équipe de reportage est arrivée peu après 18h. Dans ce dojo aussi, les combattants, comme les encadreurs étaient présents au rendez-vous et c’est Maître Oumar Diarra, ceinture noire, 4è dan qui dirigeait la séance. Le technicien avait à ses côtés, l’instructeur du club, Maître Ibrahim Coulibaly, ceinture noire, 2è dan.
«Le vendredi dernier, notre club a reçu le communiqué du président de la FEMAT comme tous les autres clubs. Dès la réception de cette correspondance, nous nous sommes réunis pour élaborer notre programme de reprise des activités. Notre grand Maître Malick Diallo, ceinture noire, 6è dan nous a dit d’informer toutes les athlètes et tous les athlètes de la reprise des entraînements. Nous avons commencé les entraînements, mais à notre grande surprise, le directeur du stade Modibo Keïta nous a envoyé quelqu’un pour nous dire d’arrêter. Jusque-là, nous ignorons les raisons qui motivent la décision de la direction du stade Modibo Keïta, mais c’est un coup très dur pour nous», a confié l’nstructeur du club, Maître Ibrahim Coulibaly.
«Nous sommes d’autant plus frustrés que le club a promis de prendre toutes les dispositions par rapport aux mesures préventives contre la Covid-19. Autrement dit, nous étions prêt à installer des kits sanitaires et à fournir des masques aux athlètes. C’est dur pour nous», se lamentera le technicien qui espère qu’une solution sera trouvée cette semaine pour «permettre aux athlètes de s’entraîner et préparer les échéances qui se profilent à l’horizon».
A l’instar de son entraîneur, Zélé Traoré, une pensionnaire du SMK ne s’explique pas pourquoi la direction du stade Modibo Keïta a pris cette décision, alors que les autres dojos ont repris les entraînements. «Quand on m’a annoncé la reprise des entraînements, j’étais très contente, mais ma joie a été de courte durée. Tout le monde était prêt pour la reprise et personne ne s’attendait à ce qui vient de se passer. J’espère qu’on trouvera rapidement une solution, le temps presse, parce que nous avons déjà fait plus de deux mois sans activité», soulignera notre interlocutrice.
Joint au téléphone, le président de la FEMAT, Maître Alioune Badara Traoré s’est réjoui de la réouverture des dojos et la reprise des entraînements par les athlètes. Cependant, le premier responsable du taekwondo national a émis des réserves sur une éventuelle poursuite de la saison. «Pour le moment les compétitions sont arrêtées et les clubs doivent se contenter uniquement des séances d’entraînements. Concernant la poursuite de la saison, je pense que ce sera difficile de la sauver, parce que nous sommes déjà en juin», a dit le président de la FEMAT. «L’objectif de cette reprise des entraînements est de permettre aux athlètes de préparer les échéances internationales qui attendent notre pays», précisera Alioune Badara Traoré. Parlant des mesures sanitaires édictées par les autorités, le président de la FEMAT a expliqué qu’il y’a plus de 100 dojos dans le District de Bamako. Il appartient aux clubs de prendre les mesures qui s’imposent pour la reprise des activités», a-t-il prévenu, ajoutant que la FEMAT interviendra dans la mesure de ses moyens.
Djènèba BAGAYOKO
Source: L'Essor