Le Programme est une initiative visant à lutter contre le changement climatique
Les ambassadeurs européens ont effectué, mardi, une descente sur le terrain pour constater de visu les réalisations faites grâce aux financements de l’Europe
Dans le cadre de la Semaine de la diplomatie climatique européenne, les ambassadeurs de l’Union européenne au Mali, Bart Ouvry et du Royaume de la Belgique, Jurgen van Meirvenne, ont effectué mardi dernier, une visite de terrain dans la Commune du Mandé, à environ 40 km de Bamako. Accompagnés des représentants des états membres de l’UE et d’autres acteurs entervenant dans la protection de l’environnement, les deux diplomates étaient venus s’imprégner des résultats obtenus dans le cadre du Programme de gestion décentralisée des forêts. Le Gedefor, une initiative visant à lutter contre le changement climatique, est financé par la Suède à hauteur de 12 milliards de Fcfa pour une durée de 5 ans (2018 à 2023).
Il s’agissait de découvrir les activités d’adaptation au changement climatique des groupements de femmes et de jeunes dans la Commune rurale de Mandé, d’une part, et de mettre en évidence la coordination entre la délégation de l’Union européenne et ses états membres dans le domaine de leurs actions en faveur du climat, d’autre part. Rappelons que la délégation de l’Union européenne et les états membres organisent chaque année durant une semaine des activités de conscientisation et de sensibilisation sur le changement climatique.
La visite de terrain a concerné trois villages : Badougou Samalé, Soribougou et Farabana. La délégation, accueillie à son arrivée par les autorités locales de Samalé, a rendu une visite de courtoisie au chef de village. Après avoir visité un périmètre fourrager expérimental d’une superficie de 2,5 ha, elle a échangé avec les bénéficiaires.
Ceux-ci, venus en nombre, n’ont pas caché leur satisfaction quant au soutien du projet et son apport en matière de préservation des forêts. Et comme il fallait s’y attendre la visite a été marquée par une plantation d’arbres par les membres de la délégation qui a, ensuite, mis le cap sur le Centre multifonctionnel de transformation du beurre de karité, où elle a échangé avec les productrices de savon de la coopérative «An ka bara» de Samalé.
Sa présidente, Nasira Keïta, a exprimé sa gratitude à l’endroit des Partenaires techniques et financier (PTF) du projet Gedefor. Après cette étape, la délégation s’est rendue successivement dans les périmètres maraichers de Soribougou, à 3 km de Samalé et dans ceux de Farabana.
Ces espaces ont été aménagés et équipés dans le cadre du Gedefor.
Intervenant à la fin de ce périple, l’ambassadeur de l’Union européenne a réitéré sa détermination à lutter contre le réchauffement climatique et à œuvrer pour la recherche de solution d’adaptation. Le Sahel, notamment le Mali est très touché par le réchauffement du climat, a souligné Bart Ouvry. La protection des forêts est une manière efficace pour y remédier, a-t-il soutenu.
Pour y arriver, il importait d’offrir aux populations qui vivaient de la production du charbon de bois des activités économiques durables alternative comme la production de beurre de karité, du savon et des activités maraîchères. «J’ai été très ému et très touché par les témoignages des femmes qui nous disaient que pour elles, il y a une alternative à la production du charbon de bois, car elles vivent mieux et mangent mieux ainsi que leurs enfants. Et cela, grâce à la production de savon et aux activités de maraîchages. Ceci est un bel exemple d’un projet réussi», s’est réjoui le diplomate européen. Pour lui, la protection de l’environnement est l’affaire de tous et le réchauffement du climat est un enjeu et pour les Européens et pour les Africains.
En la matière, ce projet qui est essentiellement basé sur la communauté, répond aux attentes sur le changement climatique et le rôle de la femme dans la société dans cette lutte, a ajouté le chef de la coopération, chargé d’affaires à l’ambassade de Suède, Richard Bomboma. «Nous sommes ravis de voir les résultats du projet. Les produits que nous venons de voir, qui sont revendus par les femmes, permettent de renforcer leurs rôles en leur apportant des ressources financiers», s’est-il réjoui.
Le coordinateur de Gedefor, le colonel-major Mamadou Salif Koné, a rappelé que le projet a organisé les femmes en coopérative autour du karité et du maraichage. Il a indiqué que dans le cadre du projet, toutes les activités des femmes, notamment le maraîchage et la transformation du beurre de karité en savon et en d’autres produits, rentrent dans le cadre de l’adaptation au changement climatique. Ce qui est un moyen pour maintenir le couvert végétal.
M. S.
Source: L'Essor