Le 22 octobre dernier, des éléments du bataillon des Forces spéciales de l’Armée sont entrés à Farabougou dans le but de protéger les habitants qui subissaient les exactions des terroristes depuis des semaines. Malgré les opérations militaires en cours, la population de ce village situé dans le Cercle de Niono n’est pas encore tirée d’affaire.
Selon nos informations, à l’arrivée des soldats, les terroristes se sont repliés dans les alentours du village, mais ils continuent de faire de la vie des habitants un enfer. «Ils continuent de nous harceler, de nous empêcher d’aller dans nos champs pour la récolte», a confié un habitant de Farabougou joint au téléphone. D’après lui, le dimanche dernier, des jeunes sont allés couper des broussailles aux abords du village. Les terroristes sont venus les intimider avec des tirs de sommation. Les soldats présents sur place se sont dirigés vers eux et il y a eu des échanges de tirs qui ont duré plusieurs minutes. Après les assaillants se sont dispersés dans la nature.
Notre homme a salué le courage de nos militaires quand on sait que le déplacement dans la localité est extrêmement difficile à cause de l’état des routes et surtout après le sabotage par les terroristes de l’unique pont d’accès au village.
«Nous pensions qu’avec l’arrivée de l’Armée, ce pont serait vite réparé mais rien n’est encore fait. Or sans ce pont, on ne peut pas aller à Dogofry.
Nous sommes toujours bloqués, en nous apitoyant sur notre sort. Toutes nos activités sont arrêtées et des gens commencent à crever de faim», a témoigné notre interlocuteur. Il a tenu à préciser que contrairement à ce que l’on veut faire croire aux Maliens, il n’y a pas de problème entre les communautés vivant à Farabougou.
«Les autorités parlent aujourd’hui d’un conflit intercommunautaire à Farabougou. Je tiens à préciser qu’il n’y a jamais eu de conflit entre les fils d’ici. Ceux qui sont venus nous agresser, nous affamer, nous priver de notre liberté sont des étrangers. Ils ne possèdent rien à Farabougou. Ils ne sont ni propriétaires de terres ni propriétaires de bétail», a-t-il insisté.
Il faut signaler que l’insécurité est en train de gagner du terrain dans le Cercle de Niono.
Le samedi dernier à Tiemaba, un village de la Commune urbaine de Niono, des échanges de tirs ont eu lieu entre des chasseurs traditionnels et des Peulhs dont les animaux ont été mis en fourrière pour avoir causé des dégâts dans les champs. Les propriétaires de ces animaux, munis de fusils, sont venus à Tiemaba pour les faire sortir.
Cependant, ils ont été repoussés par des chasseurs traditionnels. Heureusement, les échanges de tirs n’ont pas fait de victimes. Par ailleurs, ce dimanche 1er novembre à Werekela dans la Commune rurale de Yeredon Sagnona, un obus tiré par des hommes armés non identifiés a fait un blessé léger.
Madiba KEITA
Source: L'Essor