Une vue des participants à la rencontre
Créer un espace de réflexion et de concertation autour des enjeux et défis liés au processus électoral à venir dans le cadre de la Transition politique en cours au Mali, tel était le but d’un atelier organisé, du 12 au 23 octobre, par l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye (EMP-ABB) dans ses locaux, en collaboration avec la représentation permanente de la Cedeao au Mali. La rencontre a regroupé les acteurs nationaux, les partenaires techniques et financiers qui accompagnent la sortie de crise au Mali.
Bien que tous les acteurs s’accordent sur la nécessité que cette Transition débouche sur des institutions démocratiques plus stables et fortes, les modalités de réaliser cet objectif doivent être discutées afin de trouver un consensus. Concrètement, il convient de se pencher sur les réformes préalables nécessaires pour aboutir à des élections transparentes, apaisées et donnant une légitimité confortable aux autorités post-transition. C’est autour de cette problématique qu’ont échangé les participants de l’atelier de réflexion :«Transition politique au Mali : Défis électoraux et sortie de crise».
Pour le directeur général de l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye, le général Mody Béréthé, la question principale est de savoir quelles sont les réformes préalables pour aboutir à des élections acceptées.
«Nous nous trouvons à la croisée des chemins sachant que tous les partenaires sont unanimes sur la réforme », a-t-il déclaré, à l’ouverture des travaux. Le représentant permanent de la Cedeao au Mali, Pr Hamidou Boly, assurera que son organisation reste toujours dernière le Mali pour réussir la Transition.
Il a précisé que cet atelier a été organisé juste après la visite du président en exercice de la Cedeao dans notre pays, la semaine dernière. « C’est un début de réflexion dans le processus électoral», avait-il indiqué.
De son côté, le Haut représentant de la mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel a abordé dans le même sens en rassurant qu’il adhère à l’initiative. Cependant, Pierre Buyoya a signalé que la réflexion doit par porter, en amont, sur les réformes politiques. « C’est un chantier qui va au-delà du processus électoral», a-t-il estimé.
Pour sa part, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, a tout d’abord rappelé qu’avec l’avènement de la vague de démocratisation en Afrique au début des années 1990, les élections sont devenues un élément central de la participation populaire au processus de gouvernance démocratique. Mais les élections, concèdera-t-il, ont aussi engendré en même temps des conflits et de la violence. «Les épisodes que nous venons de vivre récemment dans notre pays illustrent à suffisance ce constat», a fait observer le ministre Maïga.
Pour le chef du département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, la période transitoire qui vient de s’ouvrir dans notre pays doit être l’occasion de définir avec l’ensemble des acteurs concernés les règles devant régir la bonne organisation des élections. Toute chose qui est gage d’un retour de la confiance, de la légitimité des autorités et au final du renforcement de la démocratie.
Le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga est aussi d’avis que la Transition politique en cours constitue une opportunité d’entreprendre les réformes nécessaires pour des élections transparentes, crédibles et apaisées permettant ainsi à notre pays de sortir de la contestation des résultats de scrutins.
Les 21 stagiaires ont reçu leurs attestations de fin de formation lors de la clôture de l’atelier vendredi dernier. La cérémonie était présidée par le directeur des études de l’EMP-ABB, le colonel Eric Ponsot.
Selon lui, cette formation a donné l’opportunité d’examiner le processus et la modalité de gestion des élections au Mali dans le contexte de transition politique actuel. Le directeur de la formation, Paterne Ainé Petipé, ajoutera que ce cours a surtout mis l’accent sur les compétences et les techniques qui permettent de prévenir les crises électorales et de gérer les tensions postélectorales.
Oumar DIAKITÉ
Source: L'Essor