Oumou Sangaré La diva malienne reçoit le « prix de la paix 2020 » de l’UNESCO

Le samedi 18 juillet dernier, Oumou Sangaré, a reçu à Washington, à l’occasion du Mandela Day, le « Prix de la Paix 2020 » du Centre pour la paix de l’Unesco. Elle dédie cette « prestigieuse récompense naturellement au retour de la paix au Mali et en Afrique ». Depuis New-York, elle suit de près la crise socio-politique, pour laquelle elle est très préoccupée. Pour elle, seule le dialogue peut nous permettre de sortir de cette situation.

Avant cette distinction, Oumou Sangaré a fait, durant le mois de juin et début juillet, la Une des grands magazines français, anglais et américains. En effet, nos confrères ne tarissent pas d’éloges sur son nouvel album intitulé Acoustic.

Pour le quotidien français Libération, dans sa parution du lundi dernier, cet album est « comme un effet miroir, qui permet de constater la qualité de son répertoire, une fois dépouillé de toute production superfétatoire (ou pas) ».

Quant à The Independent, un quotidien londonien (Grande Bretagne), il estime que la grande artiste malienne « ramène les mélomanes dans les cimes avec Acoustic ». Les morceaux du nouvel album se font arracher sur les plateformes de téléchargement comme Spotify, Apple Music, iTunes Store, Deezer, Youtube, Bigwax.i, Amazon music, Gobuz napster ou Tidal.

L’album Mogoya dont les neuf titres constituent la base de Acoustic, est sorti en 2018. Sa promotion a pris l’allure d’une tournée planétaire avec à la clef plus d’une centaine de concerts. C’est ce succès sans précédent qui a donné l’idée de faire une production de ce genre.

Bien qu’elle ait un statut de superstar, Oumou Sangaré n’oublie jamais d’où elle vient, ni les vertus d’une origine modeste. En octobre 2003, elle a été nommée ambassadrice de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), une charge entrant dans le cadre de la lutte contre la faim dans le monde. Elle joue également un rôle actif dans l’Association des Mères et Enfants du Mali, qui organise des distributions de millet, de lait et de riz aux mères dans le besoin. Elle croit au devoir de ceux qui sont nés chanceux de subvenir aux besoins des moins bien lotis.

C’est à dix-huit ans qu’Oumou Sangaré a rejoint Djoliba Percussion, le groupe de Bamba Dembélé avec notamment un certain Toumani Diabaté à la kora. Elle était la plus jeune des interprètes. Elle chantait uniquement des chansons du répertoire de Coumba Sidibé, la grande cantatrice du Wassoulou.
En 1985, elle a formé son premier groupe, avec un flûtiste, un percussionniste et un joueur de kamalen ngoni (la harpe des jeunes). Le lendemain de son premier passage sur les écrans de l’ORTM, un admirateur lui a offert une moto Yamaha toute neuve ! « Cela m’a donnée confiance pour continuer de chanter et poursuivre ma route », se souvient-elle.

Le 4 janvier 1990, Oumou sort son premier album « Moussolou ». Ce opus fait un carton immédiatement aussi bien à Bamako que dans toute l’Afrique de l’Ouest. Le véritable impact de « Moussoulou » est encore difficile à mesurer. L’album sur cassette, avec sa musique aux sonorités superbes, servit de rampe de lancement pour Oumou Sangaré. Les morceaux de cet album étaient joués et rejoués dans les maisons, les marchés, les magasins, les voitures et les bus.
Elle enchaîne les enregistrements : « Ko Sira » en 1993, enregistré à Berlin ; « Worotan » en 1996, avec la participation de Pee Wee Ellis, ancien saxophoniste de James Brown, et Nitin Sawhney. Son quatrième album, « Laban », paru en 2001 uniquement en cassette en Afrique, se vend à plus de 120.000 copies au Mali. En 2003, paraît « Oumou », un double-album regroupant tous ses succès, plus huit inédits dont des titres de « Laban ».

Sa carrière internationale, enclenchée en 1992-1993 après sa signature sur le label anglais World Circuit, n’a cessé de prendre de l’ampleur. Désormais, Oumou Sangaré porte le son du Wassoulou jusqu’au Japon, au Canada, aux États-Unis, au Maroc (festival d’Essaouira en 2002, l’année où elle ouvre un hôtel à Bamako). Enfin, ce fut « Seya » (joie), paru en 2009. Elle avait mis environ deux ou trois ans pour que ce dernier arrive à maturation.

Y. D.

L'Essor

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