Refondation de l’État : La lutte contre l’enrichissement illicite, un facteur déterminant

Dans le cadre de la célébration de la Semaine nationale de lutte contre la corruption, l’Office centrale de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei) a organisé, hier dans un hôtel de la place, une conférence sur le thème : «La refondation de l’État et la lutte contre l’enrichissement illicite». L’évènement était placé sous la présidence du ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Mohamed Coulibaly. C’était en présence du président de l’Oclei, Moumouni Guindo.

 

Le décret n°10-624/P-RM du 26 novembre 2010 institue la Semaine nationale de lutte contre la corruption. Elle vise à mobiliser les pouvoirs publics et la société civile en faveur du combat contre l’enrichissement illicite, à renforcer la collaboration avec les magistrats dans la lutte et à informer et sensibiliser les citoyens à ne pas tolérer l’enrichissement illicite. Le but est d’informer l’opinion publique sur les actions entreprises pour combattre ce fléau dans notre pays et de sensibiliser par la même occasion sur le phénomène en vue de restaurer un climat de confiance entre gouvernants et gouvernés.

 

Intervenant à cet effet, le président de l’Oclei a attiré l’attention des participants sur le choix à réserver à la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite dans la refondation de l’État malien. «Si la corruption apparaît comme une des causes fondamentales de la crise multidimensionnelle que connaît notre pays, les initiatives en faveur des réformes pour refonder l’État doit faire de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite un socle transversal à tous les secteurs de la vie publique afin de restaurer la confiance des citoyens dans les pouvoirs publics», a insisté Moumouni Guindo.

Pour ce faire, il importe d’outiller les membres du réseau des associations pour la promotion de la culture et l’écriture «N’ko» en raison de leur imprégnation de nos valeurs sociétales. Les journalistes doivent également être impliqués dans l’information et la sensibilisation de l’opinion nationale à l’existence et aux méfaits de la corruption et de l’enrichissement illicite sur la population, a-t-il dit.

 

Le président de l’Oclei a aussi préconisé de renforcer la collaboration avec les magistrats pour harmoniser la compréhension sur les aspects procéduraux dans le traitement judiciaire des dossiers transmis à la justice par son institution.
Le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions a, pour sa part, rappelé que la sacralité du bien public était institutionnalisée dans notre culture. «Des générations entières ont sacrifié à ce précepte traditionnel depuis nos aïeux jusqu’à la période contemporaine», a illustré Mohamed Coulibaly. L’interdit de la «chose commune (foroba fèn)» a été, avec le temps, transgressé, a-t-il déploré.

 

Pour le ministre chargé de la Refondation de l’État, ces dix dernières années, le pays a été le terrain favori des trafics en tout genre, notamment des filières de la drogue, refuge de la criminalité transfrontalière avec ses lots de blanchiment d’argent. Selon lui, la corruption et la délinquance financière ont pris des proportions incommensurables dans notre pays.
En même temps, les structures d’audit et de contrôle des finances publiques se multipliaient. «Combattre un tel système tentaculaire est osé, car les acteurs, en plus d’être à tous les niveaux, apparaissent puissants et solidaires», a-t-il conclu.

 

Makan SISSOKO

Source L'Essor
 
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