À la faveur de la 1ère réunion des consultations entre la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Fédération de Russie, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a confirmé que son pays va soutenir la Force unifiée de l’AES et augmenter ses capacités opérationnelles sur le théâtre des opérations. En plus de cette coopération militaire, les deux parties (Russie-AES) ont convenu de renforcer le volet diplomatique afin de s’opposer à toute décision « injuste » prise à l’encontre de leurs pays respectifs. Et elles souhaitent également renforcer le volume de leurs échanges commerciaux.
La délégation est composée des ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Confédération AES. Il s’agit en l’occurrence du malien Abdoulaye Diop, du burkinabé Karamoko Jean Marie Traoré et du nigérien Bakary Yaou Sangaré. Cette 1ère réunion a surtout été coprésidée par le chef de la diplomatie de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel, Abdoulaye Diop et le chef de la diplomatie de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, dans une atmosphère cordiale et constructive sur toutes les questions d’intérêt commun. La rencontre avait pour objectif de raffermir et de formaliser « les excellentes » relations de coopération entre la Confédération AES et la Fédération de Russie.
Dans le domaine de la sécurité et de la défense, les deux parties veulent renforcer leurs liens de coopération…
Elles ont notamment exprimé leur engagement à accroître la lutte contre le terrorisme et l'insécurité sous toutes ses formes dans l'espace AES. C’est dans ce cadre justement que la partie russe a réaffirmé son fort soutien à la Force unifiée de la Confédération AES. « Je suis venu vous annoncer la volonté de Moscou (du Président Poutine) d’augmenter les capacités de la Force unifiée de l’Alliance des États du Sahel et des Forces nationales de ses pays membres », 1ère déclaration du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
Ensuite, les parties sont convenues des voies et moyens du renforcement des capacités opérationnelles de cette Force unifiée à travers notamment l’amélioration d'acquisition des équipements et la formation des militaires en vue de la sécurisation intégrale de l'espace confédéral. « Aujourd’hui, nos unités travaillent dans le cadre d’opérations conjointes entre nos trois pays qui donnent des résultats considérables sur le terrain avec la neutralisation de plusieurs Groupes terroristes dont certains se sont rendus aux autorités », a précisé de son côté le chef de la diplomatie de la Confédération AES, Abdoulaye Diop.
S'agissant de la diplomatie elle-même, les parties se sont félicitées de la concertation et des soutiens mutuels dans les instances internationales comme l’ONU !
Elles se réjouissent de leur convergence de vues sur les questions d'intérêt réciproque telle que la dépolitisation de l’épineuse question des Droits de l'Homme, la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays et le traitement égal de tous les pays, y compris ceux en voie de développement dans les instances internationales.
« Des membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont tenté de faire passer des décisions qui n’étaient pas en faveur des pays membres de l’AES. Sans tarder, la Fédération de Russie a bloqué ces décisions afin de garantir les intérêts de nos pays partenaires », a fait savoir le diplomate russe. Ainsi, Sergueï Lavrov réitère que son pays est toujours là pour aider l’ensemble des pays africains notamment ceux de la Confédération des États du Sahel, si ses services sont nécessaires.
Mais en ce qui concerne le développement, les deux parties se sont engagées dans un nouveau partenariat visant la réalisation des infrastructures de développement et sont convenues de la mise en place d'un mécanisme de suivi des conclusions des consultations sur toutes ces questions évoquées.
Dans le domaine économique, la Confédération AES et la Fédération de Russie ont également une convergence de vues
Sur ce point, les deux parties se réjouissent du volume des échanges commerciaux, mais le chef de la diplomatie russe trouve qu’il est insuffisant et qu’il faut le revoir à la hausse. À cet égard, elles sont convenues d'intensifier le contact entre les opérateurs économiques afin de créer un environnement commercial favorable. « Outre le renforcement de la coopération militaire, nous avons pris d’autres mesures supplémentaires et plus concrètes en vue de mettre en œuvre des projets économiques prometteurs au niveau de la relation bilatérale entre la Russie et chaque pays de la Confédération AES », explique le ministre Sergueï Lavrov.
Et le ministre Abdoulaye Diop d’ajouter : « récemment, nous avons mis en place un prélèvement confédéral de 0,5% sur des importations pour permettre de financer le fonctionnement de notre Confédération, la construction d’une banque d’investissement ou même financer d’autres projets structurants dans le souci d’être une organisation indépendante, financée par nos propres ressources, même si nos portes sont toujours ouvertes à tous les partenaires ».
Et dans le domaine de la coopération bilatérale, le Mali et la Russie sont liés par la vérité et la sincérité…
Toujours dans le cadre des consultations entre la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Fédération de Russie, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali et son homologue de la Fédération de Russie ont eu à Moscou une autre rencontre bilatérale. Au cours de cette réunion, les deux ministres ont passé en revue tous les axes prioritaires du partenariat stratégique qui lie le Mali à la Russie, notamment dans les domaines de la sécurité, de l’énergie, de l’agriculture ou encore celui du transport. Occasion pour Abdoulaye Diop de renouveler l’engagement du Mali à intensifier les actions prioritaires de coopération gagnant-gagnant.
« Une fois de plus, je tiens à réitérer la gratitude du Mali à la Russie pour son soutien constant et sans réserve à notre pays. La Russie, à un certain moment, a été pratiquement le seul partenaire fiable à défendre la position du Mali sur la scène internationale, même des pays africains ont été assez hésitants à nous apporter un appui », reconnaît le ministre des Affaires étrangères du Mali.
Mais toutefois, il souligne que le volet le plus important demeure toujours la défense et la sécurité, et le partenariat se porte bien dans ce domaine. Oui, ces partenariats se portent bien et sont appelés à se renforcer afin de consolider l’axe Bamako-Moscou. En tout cas, c’est la volonté commune affichée à l’issue de la rencontre.
Bourama Traoré/Hamissa Konaté