
Au Mali, les jeunes de moins de 26 ans constituent 60% de la population. Conscient de ce poids numérique incontestable pour susciter des changements sociaux, le ministère de la justice et des droits de l’homme et ses partenaires ont placé cette couche au cœur de la semaine internationale de lutte contre la corruption. Dans un contexte de refondation de l’État au Mali, ce choix vise, selon le ministre KASSOGUE, à élever et à éduquer une nouvelle génération de jeunes dans le « respect de l’intégrité, de la démocratie et de la transparence » pour que le fléau de la corruption ne soit pas dans l’ordre naturel des choses.
« S’unir avec la jeunesse contre la corruption, former l’intégrité de demain », c’est le thème de la Semaine internationale de la lutte contre la corruption, édition 2024. Un thème qui entend réorienter le fusil de chasse contre la corruption sur l’épaule de la Jeunesse malienne. Selon les statistiques données par le ministre de la justice et des droits de l’homme, Mamoudou KASSOGUE lors du lancement de cette semaine, les jeunes de 15 à 25 ans constituent 1/5 de la population mondiale, mais au Mali, 60% de la population ont moins de 26 ans. Dans un monde de plus en plus orienté vers l’informatique et le digital, ce taux démographique constitue, sans nul doute, un poids numérique nécessaire pour susciter des changements sociaux. « Les jeunes ont le poids numérique nécessaire pour susciter des changements sociaux et constituent une force sans égale capable de faire basculer l’équilibre des forces dans le combat mondial contre la corruption » a indiqué le ministre KASSOGUE.
Une occasion pour lui de rappeler tout l’effort de notre pays, le Mali, dans le cadre de l’amélioration de ses capacités institutionnelles et juridictionnelles afin de les adapter au standard international de lutte contre la corruption.
C’est pourquoi, le ministre a tenu à saluer la soumission du Mali à l’évaluation du deuxième cycle de l’examen dans le cadre du mécanisme de la convention des Nations unies contre la corruption à Vienne, en Autriche. Selon lui, toutes ces avancées n’auraient servi à rien si une lutte efficace n’est pas dressée contre la corruption à tous les niveaux de fonctionnement de l’appareil judiciaire. C’est ce qui justifie d’ailleurs l’installation auprès de l’inspection des services judiciaires d’une ligne verte dénommée « Binkani Kunafoni » ce numéro (3611) gratuit est désormais à la disposition de la population pour la dénonciation de tous les cas de corruption dans le secteur de la justice.

Ce cadre est donc mis à profit pour sensibiliser l’opinion publique sur la question de corruption et l’ensemble des actions posées par l’Etat et ses partenaires pour y faire face.
Il faut noter qu’en plus des énormes pertes pour l’économie du pays, la corruption crée également une inégalité sociale fragilisant la confiance entre l’Administration et les Administrés. Le gouvernement sous la houlette du ministère de la justice et des Droits de l’homme entend prendre le taureau par les cornes en ciblant la jeunesse considérée comme l’avenir de toute nation.
Cette occasion a été mise à profit par le secrétaire général du ministère de la justice et des Droits de l’homme, Dr Boubacar Sidiki DIARRAH, non moins, président de la commission d’organisation de préciser que l’assertion selon laquelle la jeunesse est l’avenir de la nation et le devenir du monde, ne concerne pas toute la jeunesse, mais celle qui, selon lui, est « bien formée, bien éduquée, refusant la corruption et les déviances sociétales et induite des valeurs de probité, d’honneur, d’honnêteté, de don de soi et du sens élevé du travail bien fait» .
Pour cela, Dr DIARRAH exhorte d’agir très vite et avec intégrité d’où le bien fondé du choix de la jeunesse par le gouvernement pour la célébration de cette semaine.
Issa Djiguiba