En prélude au match Centrafrique-Mali comptant pour la 2è Journée des éliminatoires du mondial 2026, le ministre centrafricain de la Promotion de la jeunesse, des Sports et de l’Éducation civique, Aristide Briand Reboas, a livré le message de son pays, dans la gestion politico-sécuritaire du Mali. Il était l’invité du 20h week-end de l’ORTM1 du 19 novembre 2023. Entretien.
ORTM1 : Quel est l’objet de votre présence au Mali, Monsieur le ministre ?
Aristide Briand Reboas : Nous sommes présents à Bamako pour le match Centrafrique-Mali qui sera joué demain lundi (Ndr 20 novembre 2023), à 19h au Stade du 26 Mars de Bamako. Egalement, nous sommes là pour une visite de travail. Pour la rencontre de demain soir, nous sommes venus pour gagner. Vous parlez des Aigles, nous parlons des Fauves. Donc, faites attention ! Nous sommes des lions. En tout cas, ce sont deux frères qui vont s’affronter demain soir. Espérons que le meilleur gagne.
J’ai eu la chance de visiter des infrastructures sportives du Mali (Ndr : chantiers de rénovation du Complexe sportif de Kabala, du Stade Mamadou Konaté). La Centrafrique pourra s’inspirer de l’exemple du Mali. J’ai visité au moins 80 pays dans le monde. En Afrique, je n’ai vu que deux pays qui se démarquent très bien à savoir : l’Angola et le Rwanda. Mais, je n’ai jamais vu dans les autres pays ce que j’ai vu aujourd’hui à Bamako. J’ai visité vraiment un centre de formation technique qui est un complexe, un réservoir qui devrait permettre de créer les conditions de démarrage et de soutien sans faille aux sportifs. J’en suis très heureux.
ORTM1 : Mais, comment voyez-vous la gestion politico-sécuritaire du Mali ?
A.B.R. : À l’heure actuelle, c’est la joie, c’est la satisfaction. Nous avons aussi passé des moments difficiles, mais par la solidarité, par la souffrance du peuple malien, qui a traversé le même désert que nous, la République centrafricaine avec une diplomatie assumée, est arrivée à procéder à la reconquête de notre territoire pour la dignité de notre peuple. Il faut reconnaitre, le Mali d’aujourd’hui a un Président qui fait la fierté de l’Afrique. D’ailleurs, je tiens à lui rendre hommage et le saluer avec beaucoup de respect.
Il (Assimi) a compris le problème. Ensuite, il est venu avec son expertise, en tant qu’homme du terrain. Et aujourd’hui, il a assuré en tant que Président de donner à l’armée, ce que lui-même n’avait pas reçu. C’est-à-dire le soutien politique nécessaire qui devrait permettre à l’armée de reconquérir Kidal, qui devrait assurer la sécurité du territoire, de la population et garantir la stabilité politique pour le développement.
Cette victoire des FAMa n’est pas seulement pour le peuple malien. Elle est pour toute Afrique entière. Kidal était le terreau des terroristes. C’était un réservoir qu’on avait créé pour essayer de déstabiliser tous les États de la sous-région. Avec le départ de Kadhafi, Kidal s’est sentie renforcée. Il y avait un conglomérat dangereux qui gérait cette situation avec une dorsale médiatique pour attirer l’attention de la population.
Aussi, cette victoire marque la défaite d’un système politique. C’est-à-dire les forces internationales, les forces d’interposition. Les résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu sont des moyens utilisés pour résoudre des crises. Mais souvent, ces moyens sont inaptes à la réalité locale. Le Président Goïta s’est levé avec son expérience du terrain, en homme politique avisé pour mettre le curseur là où il faut pour apporter cette victoire au peuple africain.
ORTM1 : Donc, si je vous comprends bien, le Mali est sur la bonne voie dans la résolution des crises ?
A.B.R. : Le Mali est plus que sur la bonne voie. La seule chose qu’on doit savoir, ce que nous avons gagné la guerre et elle n’est pas terminée.
ORTM1 : Alors, que reprochez-vous concrètement à la Communauté internationale ?
A.B.R. : Ce sont de gens qui naturellement ne pourront jamais s’excuser et reconnaitre leur tort. Car, cela ouvrira la voie à la réparation. Dans la diplomatie multilatérale, on tue ! Et faire du bien ou pas, on dit toujours qu’on a raison. Mais, malheureusement, cette diplomatie oublie que le peuple juge les faits, juge les résultats. Le Mali d’aujourd’hui est un exemple, en termes de leçon de morale.
ORTM1 : Donc, le Mali inspire ?
A.B.R. : Oui, bien sûr. Cette victoire renforce non seulement la conviction et ça crée des conditions d’apaisement pour l’essor économique. Le Mali d’aujourd’hui donne de l’espoir, et nous dit que c’est possible. Le seul conseil que je peux donner, c’est de rendre un vibrant hommage à la Jeunesse malienne qui a su comprendre que tout se fait dans son intérêt et que tout devrait se faire avec le concours et la participation de cette jeunesse. C’est le plus important. Nous allons retenir qu’Assimi appartient à nous les africains. Il est trop grand pour le Mali seul. L’espoir peut faire vivre tout un peuple. Et aujourd’hui, cet espoir se renaît.
Propos recueillis par Ibrahima Traoré et transcrits par Hamissa Konaté