La guerre au Sahel n’est pas que sécuritaire, elle est aussi informationnelle et les plus hautes autorités de l’AES en sont bien conscientes. C’est pourquoi, parallèlement aux actions militaires sur le terrain, les experts sur les questions de l’information et de la communication des trois pays étaient réunis à Bamako dans le but de mutualiser leurs efforts pour une réponse à la hauteur des menaces.
Partager les expériences, réfléchir sur des méthodes innovantes permettant le renforcement des outils de communication pour faire face à l’acharnement médiatique auquel la Confédération des Etats du Sahel (AES) fait face. Tel était l’objectif de cette rencontre de Bamako. En effet, depuis que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé de marcher ensemble pour relever les défis communs, les ennemis de la paix sont également montés au créneau, pour non seulement saboter les succès militaires sur le terrain, mais aussi faire croire que la création de la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) est un échec. Un acharnement médiatique qui relève purement et simplement de la guerre informationnelle. Pour donc faire face à ce fléau, les acteurs de l’information et de la communication des trois pays entendent désormais mutualiser leurs efforts afin de mettre en place un dispositif de réponse à la hauteur des menaces.
Si Mamadou Dembélé, Directeur de cabinet du ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso pense que « c’est un très grand défi à relever », Seydou Daoura, Conseiller technique en communication du président du CNSP/ Niger soutient « qu’il n’y a rien qui puisse nous empêcher de gagner cette guerre informationnelle ». Selon lui, nous avons suffisamment de la crème pour inverser la tendance. Justement, Alhamdou Ag Ilyène, ministre de la communication, de l’Economie numérique et de la modernisation de l’Administration du Mali rappelle que cet atelier, en plus de renforcer la communication institutionnelle et la diplomatie publique de l’Alliance des Etats du Sahel, vise également à mettre en place « des plateformes certifiées à travers notamment les réseaux sociaux et la web tv pour informer et sensibiliser sainement les populations de l’AES et la communauté internationale ».
Pour colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement du Mali, le fléau qu’on qualifie de guerre informationnelle est du terrorisme informationnel. Selon une classification faite par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, il y a un moment, nos pays font face à trois types de terrorisme à savoir, « le terrorisme classique qui vise notre intégrité physique, le terrorisme économique et le terrorisme médiatique qui nous préoccupe actuellement » a rapporté le ministre d’Etat tout en réaffirmant le sens notre combat contre ce fléau. « C’est un combat pour la souveraineté, un combat pour la dignité, pour l’indépendance véritable et surtout pour notre honneur. L’honneur de nos pays et l’honneur de nos braves populations » a indiqué le ministre Malien.
Donc le dispositif qui sortira de ces concertations viendra renforcer les initiatives déjà sur place pour « informer nos braves populations sur les actes posés quotidiennement en vue de matérialiser la vision des pères fondateurs de l’AES et d’en faire une confédération, viable, pacifiée, sécurisée et surtout prospère » note Abdoulaye Maïga. « Il y a des actions qui sont déjà menées, nos populations, à Niamey, à Bamako et à Ouaga sont heureuses aujourd’hui de suivre des éléments à travers le journal parlé à la Radio, à la Télé, mais aussi des agents de presse qui sont en réseau pour diffuser les informations » s’est réjoui le Directeur de cabinet du ministre d’Etat, ministre de la communication, de la culture, des Arts et du tourisme du Burkina Faso, M. Mamadou Dembélé.
Issa Djiguiba