Réformes politiques et institutionnelles : le comité d’orientation stratégique mis sur orbite

En présidant la séance inaugurale de cet organe consultatif créé le 31 mars dernier,
le Premier ministre a invité les membres à apporter leurs savoir et savoir-faire pour la réussite des réformes politiques et institutionnelles

Les membres du Comité d’orientation stratégique (COS) ont tenu leur première réunion hier sous la présidence du Premier ministre, Moctar Ouane. Au cours de cette rencontre, il a été essentiellement question du règlement intérieur et du chronogramme des élections.

On s’en souvient, l’organe consultatif a été créé le 31 mars dernier pour appuyer la conduite des réformes politiques et institutionnelles prévues par la Transition. Cette première réunion a rassemblé des représentants de la classe politique, de la société civile, du secteur privé, de l’Université, des syndicats et des légitimités traditionnelles et religieuses.

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga et son collègue en charge de la Refondation de l’État, Mamadou Mohamed Coulibaly, qui sont membres de droit du Comité, ont aussi pris part aux travaux.

Trois principales missions sont assignées à ce Comité d’orientation stratégique, qui a été créé à la demande des partis politiques et des forces vives de la Nation. Il doit, en effet, définir le périmètre des réformes au regard du contexte et de la durée de la Transition ; formuler des recommandations sur la base des réformes identifiées par le Dialogue national inclusif et les Journées de concertation nationale et promouvoir l’esprit des réformes politiques et institutionnelles.

Avant de rappeler ces missions, le Premier ministre s’était félicité de la présence en nombre et en qualité des acteurs politiques et de la société civile à cette cérémonie. C’est la preuve, selon lui, que les «hésitations ont été surmontées et l’inertie vaincue». Moctar Ouane, fier de constater que le COS est maintenant sur les rails, a attiré l’attention de ces membres sur le fait qu’ils ont entre les mains un outil majeur pour apporter leurs «savoir et savoir-faire dans les réformes politiques et institutionnelles».

La mise en orbite du COS coïncide avec la publication du chronogramme électoral. Cette coïncidence, selon le chef du gouvernement, illustre le désir du gouvernement d’être fidèle aux échéances et cela conformément aux engagements pris par le président de la Transition qui a «indiqué clairement son intention de respecter le délai imparti à notre mission de 18 mois». Moctar Ouane a alors invité tous les membres du Comité à œuvrer à la «matérialisation du chronogramme publié».

PAS DE SUJET TABOU- Pendant les travaux, qui se sont déroulés à huis clos, ledit chronogramme et le règlement intérieur du COS ont été respectivement présentés par le ministre de l’Administration territoriale et le secrétaire permanent du Comité.

Selon un participant, le ministre a expliqué les différentes étapes ayant conduit à la publication du calendrier électoral sur la base des textes en vigueur, en particulier des dispositions constitutionnelles, de la Charte de la Transition et de la loi électorale. Et cette publication du calendrier, a-t-il précisé, est l’aboutissement d’un long processus, marqué par plusieurs réunions avec des représentants des partis politiques, de la société civile et des partenaires techniques et financiers.

Le secrétaire permanent Mohamed Alhousseyni Touré a expliqué que les échanges ont porté sur les élections et le règlement intérieur

À la suite de cette présentation, plusieurs intervenants ont souhaité en savoir davantage sur la sécurisation des élections, la possibilité de tenir les délais, l’introduction de la proportionnelle, le vote des personnes déplacées ainsi que des réfugiés, la participation de la diaspora au processus électoral… Toutes ces préoccupations seront prises en charge lors des rencontres du COS, a indiqué le Premier ministre dans ses remarques finales après s’être réjoui de la qualité des contributions des différents intervenants.

Au sortir de la rencontre, le secrétaire permanent a expliqué à la presse que les échanges ont porté sur les élections et le règlement intérieur qui précise les règles du jeu. Quid des grandes priorités annoncées et comment seront-elles exécutées dans le délai imparti ? L’ancien ministre Mohamed Alhousseyni Touré a précisé que les questions d’orientation ou de fond relèvent du Premier ministre.

Il revient également à celui-ci, toujours selon Mohamed Alhousseyni, d’informer sur les critères qui ont prévalu à l’attribution des quotas pour la constitution de ce Comité. Il a cependant rassuré que le cadre fixé prend en compte l’ensemble des questions stratégiques qui touchent la Transition.

«Il n’y a pas de sujet tabou, a-t-il dit. L’idée est d’aider le gouvernement à naviguer à travers les difficultés que traverse une transition». Il faut préciser que le secrétaire permanent a été nommé, mais n’a pas encore été installé dans ses fonctions. L’assistance prévue autour de lui doit également être mise en place. Le secrétariat permanent sera composé d’un groupe d’appui de cinq experts et d’un pool d’assistants.

Une fois que ces détails seront réglés, «les premiers travaux du secrétariat permanent vont être consacrés à la mise en harmonie de son calendrier de travail par rapport aux objectifs visés par le COS», a annoncé Mohamed Alhousseyni Touré.



Issa Dembélé

Source l'essor

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