La rupture collective de jeûne avec les médias est devenue une tradition
Le Premier ministre s’exprimait ainsi lors de la rupture collective du jeûne à laquelle il avait convié les journalistes lundi à la Primature. Le chef du gouvernement a saisi ce moment de communion avec la presse pour évoquer les grands chantiers comme les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation des élections générales, l’apaisement du climat social
La rupture collective de jeûne du locataire de la Primature avec les médias est devenue une tradition bien établie dans notre pays. Ce n’est pas le Premier ministre Moctar Ouane, de surcroît un diplomate chevronné, humble et discret, qui va déroger à cette tradition.
Dans le strict respect des mesures de prévention de la pandémie de Covid-19, une quarantaine de journalistes a effectué le déplacement à la Primature, lundi 26 avril 2021, pour rompre le jeûne avec le chef du gouvernement. Celui-ci a situé l’événement dans le cadre des traditions religieuses tout comme dans celui des valeurs maliennes qui prônent le partage, le pardon, la convivialité et la solidarité.
Dans son allocution, le Premier ministre Ouane a fait remarquer que sa seconde rencontre avec les médias, après celle de décembre 2020, coïncidait avec une accélération de la cadence de la Transition. En plus de l’adoption du Plan d’action du gouvernement, l’on peut citer la création du Comité d’orientation stratégique (COS), créé le 31 mars dernier et dont les 50 membres ont été désignés par un décret signé par ses soins le 23 avril 2021.
Au sujet du COS, le chef du gouvernement s’est réjoui que les leaders politiques ainsi que les animateurs de la société civile aient «rejoint notre équipe pour un Mali qui se relève, reléguant ainsi, à l’arrière-plan, les préoccupations idéologiques, la course au pouvoir ou, plus prosaïquement, l’intérêt personnel». Moctar Ouane a aussi fait remarquer que la faîtière de la presse a son représentant au sein du COS. «Avec ce Comité, nous allons prouver le mouvement en marchant », a-t-il espéré.
Un autre point important dans la cadence de la Transition concerne la publication du chronogramme électoral, après des consultations menées, en novembre et décembre derniers, par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, avec la classe politique, la société civile et les partenaires techniques et financiers, a indiqué le chef du gouvernement. Selon lui, cette décision est conforme à la charte de la Transition et à la loi électorale en vigueur.
«La tenue des élections, a-t-il dit avec force, est la principale aune à laquelle la Transition sera jugée à la fin du parcours». À propos du chronogramme des élections, le chef du gouvernement estimera que «nous pouvons tenir le délai imparti si nous demeurons fidèles à l’engagement solennel du président de la Transition, Bah N’Daw, lors de son investiture, le 25 septembre 2020».
Pour importantes qu’elles soient, les élections ne sont pas le seul chantier sur lequel travaille le gouvernement. Les autres réformes politiques et institutionnelles sont en cours tout comme la recherche d’un environnement stable et d’une sérénité durable dans le monde du travail. Dans cet ordre d’idées, le Premier ministre a annoncé l’organisation, dans les prochaines semaines, d’une conférence sociale pour prouver la confiance du gouvernement en ce que «le dialogue est la seule et unique voie pour surmonter nos malentendus passagers».
Enfin, le Premier ministre s’est réjoui de ces instants avec les médias en raison de leur importance dans la réussite de la Transition. «Par votre vocation, la noblesse de votre métier, la fidélité à votre éthique, l’objectivité de vos critiques, la profondeur de vos productions et la justesse de vos messages, rien de grand et de durable ne peut se faire sans vous. Restons ensemble», leur a-t-il dit avant de leur souhaiter une bonne rupture de jeûne.
Madiba KEITA