S’adressant aux légitimités traditionnelles, familles fondatrices de Bamako et leaders religieux, le 15 janvier dernier, le Président de la Transition, colonel Assimi Goïta, a fait plusieurs révélations. Situation sécuritaire, réformes politiques et institutionnelles, lutte contre la corruption…, la liste n’est pas exhaustive.
Diviser pour régner en maître !
C’était la stratégie adoptée par la France à l’époque pour continuer à régner en maître absolu au Mali. Mais, la stratégie a échoué grâce à la vigilance des autorités de la Transition. En ce qui concerne la sécurité et le développement, le chef de l’État n’a surtout pas caché la mauvaise volonté affichée des puissances étrangères comme la France depuis le début de la Transition. En dressant le bilan des actions menées en coulisse par les autorités de la Transition depuis le 09 juin 2021, il a détaillé les circonstances qui ont provoquées le départ des Forces armées étrangères du Mali, notamment Barkhane, Takuba, G5-Sahel et récemment Minusma. L’objectif était de diviser les Maliens pour régner en maître, révèle le chef de l’État. « Toute chose qui a été évitée grâce à Dieu, à la vigilance des autorités et à la résilience du peuple malien », déclare le chef suprême des Armées. C’est pourquoi, précise-t-il, la sécurité demeure une priorité. « Sans laquelle, il est difficile d’avoir une stabilité politique souhaitée », a-t-il indiqué.
La main tendue du chef de l’État pour un dialogue inter malien
Malgré la victoire des FAMa sur les théâtres d’opérations, le Président de la Transition a initié le dialogue inter malien pour le retour définitif de la paix. Il invite de nouveau ses « frères qui ont pris les armes contre le pays » à la table de négociations pour un Mali réconcilié et plus fort. Toutefois, le Président prévient que l’unicité, la laïcité et l’intégrité territoriale du pays ne sont pas négociables. Hormis ces points, ajoute-t-il, tous les sujets peuvent être abordés et tout le monde peut participer aux débats.
Toujours en parlant du terrorisme, le colonel Goïta indiquera que la lutte contre les Groupes armés terroristes se poursuivra. Selon lui, elle sera menée pour deux raisons fondamentales : D’abord contre carré ce qu’ils appellent « le levier géopolitique pour renverser le régime en place, puis couper le pont à travers lequel le terrorisme est alimenté dans la zone du Liptako-Gourma ». Cette guerre géopolitique ou géoéconomique, poursuit le Président Assimi, reste l’une des priorités, parce qu’elle est toujours manipulée par des puissances étrangères pour des raisons qu’il qualifie d’ « inavouées ».
Des reformes acceptées par l’écrasante majorité des Maliens
S’agissant de la refondation de l’État, le Président de la Transition dira qu’avec l’inclusivisité, le gouvernement ira jusqu’au bout. Sur ce volet, il rappelle notamment la promulgation de la nouvelle constitution, le référendum, la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige), la loi électorale et le Code minier. Ces réformes, selon lui, sont autant des recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR).
Le Mali ne figure pas sur la liste des pays pauvres
« Le Mali n’est pas un pays pauvre, mais ils (des occidentaux) l’ont appauvris. Le pays regorge des ressources minières comme l’or, le lithium, le magnésium et l’uranium. Si nous revalorisons ces ressources, vous verrez que le Mali ne sera plus cité parmi les pays pauvres », rassure le Président de la Transition. C’est ainsi qu’il a d'ailleurs rappelé les trois principes qui sous-entendent l’action publique à savoir : le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques de partenariat opérés par le Mali et la défense des intérêts vitaux du peuple malien dans toutes les prises de décision.
Le fléau de la corruption
En matière de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, le chef de l’État affiche sa détermination et son soutien indéfectible aux structures anti-corruption à mener le combat jusqu’au bout pour le grand bonheur de tous les Maliens. Pour cette mission délicate, le Président exhorte chacun de rester dans son domaine de compétence.
Hamissa Konaté
