
Comme nous enseigne l’adage « rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », les plus hautes autorités de la transition engagées dans une opération de reconquête de la souveraineté du Mali sur tous les plans trouvent injuste que les noms de certains acteurs de l’impérialisme et de la colonisation continuent de résonner dans l’oreille des victimes sur leur propre terre. C’est ainsi que conformément aux recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR), le gouvernement a adopté le 13 décembre dernier un décret portant dénomination de voies, places et établissements publics dans le District de Bamako.
Dix jours à peine, le premier ministre, le Général de Division Abdoulaye MAIGA a présidé la cérémonie de rebaptisation d’une trentaine de voies, places, édifices et établissements publics avec des noms de fils du terroir qui par leur bravoure ont marqué l’histoire des peuples.
Avec un double objectif de redonner au Mali sa fierté, son honneur et sa dignité et en même temps, immortaliser ces figures emblématiques de l’histoire, ce sont en tout 11 boulevards, 15 avenues, 5 rues, une place publique et 3 établissements publics qui ont été rebaptisés à Bamako.
Soundiata KEITA, Samory TOURE, Bazani THERA, Seydou Badian, Amadou Toumani TOURE, tous héros et personnalités ayant marqué l’histoire du Mali et de l’Afrique figurent parmi cette longue liste des nouveaux noms.
Il faut noter que cette action marque pour de bon la rupture avec l’ancienne puissance coloniale. L'avenue Joost Van Vollenhoven porte désormais le nom du Général Moussa Traoré. Les rues Faidherbe et Archinard sont respectivement remplacées pour devenir la rue Mamadou Lamine Dramé, la rue El Hadj Omar Tall, figure emblématique de résistance contre la colonisation française.
Ce n’est pas tout, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de laquelle les trois ont décidé de se retirer n’est pas épargnée par ce vent rebaptisation.
La route de l’aéroport qui était nommée Avenue de la CEDEAO est désormais l’Avenue AES. Cette Alliance des Etats du Sahel a été encore fièrement arborée par les bustes des Présidents capitaine Ibrahim Traoré, général d’Armée Assimi GOITA et général Abdourahamane Tiani pères fondateurs de la confédération des Etats du Sahel pour remplacer l’ancienne place du Sommet Afrique France à Kalaban Coura.

Cette occasion a été mise à profit par le premier ministre, Abdoulaye MAIGA pour souligner une fois de plus le bien fondé de cette Alliance du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
En attribuant ces noms, selon le premier ministre, « nous ne rendons pas seulement hommage aux illustres figures de notre passé, nous construisons un socle pour les générations futures ». Aussi a-t-il ajouté que « ces noms doivent être des sources d’inspiration et de références éducative pour nos enfants et notre jeunesse ».
Loin de la pensée occidentale, la république du Mali est le berceau de puissants empires et royaumes héritiers d’une civilisation millénaire riche et rayonnante, selon l’officier supérieur.
Cette histoire délibérément éclipsée par des manœuvres d’effacement de la mémoire collective, « nous ferons l’Afrique, même s’il faut notre sang » a rassuré le général de Division Abdoulaye MAIGA.
Issa Djiguiba
