CONSEIL DES MINISTRES : Le Gouvernement dissout l’AEEM

Le Conseil des ministres a dissous l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM). Elle est accusée par les autorités de la Transition d’être responsable de violences meurtrières et d’affrontements dans le milieu scolaire et universitaire. Allusion est faite aux nombreux accrochages à main armée entre les différents clans de cette Association des élèves et étudiants « voyous » du Mali.

 

En effet, les autorités de la Transition ont décidé de dissoudre  cette association dénommée AEEM, au cours du Conseil des ministres tenu, ce mercredi 13 mars 2024, à Koulouba. Cette dissolution intervient quelques semaines après la suspension immédiate de toutes ses activités par les mêmes autorités de la Transition dans l’espace universitaire jusqu’à nouvel ordre.

 

La suspension puis cette dissolution font suite au dernier affrontement entre différents clans de l’AEEM, ayant causé le 28 février 2024 la mort d’un jeune étudiant de la Faculté des Sciences économique et de gestion (Fseg) et fait plusieurs autres blessés graves. Ces agissements qualifiés par les autorités de la Transition « d’une extrême gravité », sont survenus dans la perspective du renouvellement des instances du Bureau de coordination de l’association des Élèves et Étudiants du Mali.

 

Ce n’est que la partie visible de l’Iceberg. En décembre 2017, ces mêmes faits similaires ont eu lieu entre des clans rivaux du Comité AEEM de la Faculté des Sciences et des Techniques (FST) et ont provoqué un autre mort. Il n’est pas également un cas isolé. En octobre 2018, des affrontements avec des armes à feu et machettes, opposant les clans rivaux du Comité AEEM de la Faculté de droit privé, ont fait 09 blessés dont 02 cas graves.

 

Selon le communiqué du Conseil des ministres, ces agissements sèment des troubles au sein de l’espace scolaire et universitaire et provoquent surtout des perturbations des cours, des assassinats, des meurtres et des destructions de biens publics et privés par des manifestations violentes et des ports illégaux d’armes.

 

Au regard de tous ces constats, les autorités de la Transition s’appuyant sur les dispositions de la Loi N°04-038 du 05 août 2004 relative aux associations, décident de dissoudre  l’AEEM. « Cette dissolution contribue à la réalisation de l’une des recommandations des Assises nationales de la refondation, visant à pacifier l’espace scolaire et universitaire pour en faire un lieu d’acquisition de savoirs et de connaissances et non de vandalisme et d’agressions permanentes », indique le communiqué du Conseil des ministres.

 

Créée pour défendre les intérêts matériels et moraux des élèves et étudiants du Mali, l’AEEM, selon le gouvernement, ne défend plus les nobles causes de ses camarades conformément à ses objectifs. « Elle a été plusieurs fois accusée d’être responsable de violences et d’affrontements dans le milieu scolaire et universitaire, caractérisés par de nombreux accrochages à main armée entre les différents clans de ladite association », informe le communiqué du Conseil des ministres.

 

L’AEEM, une association manipulée

Cette Association faisait tout sauf défendre les intérêts des élèves et étudiants du Mali. Après la suspension immédiate de ses activités par le Gouvernement, nous avons approché plusieurs acteurs de l’éducation malienne comme le président de l’Amicale des anciens militants et sympathisants de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (Amsuneem), Seydou Patrice Dembélé. Il confirme que l’AEEM était devenue « un monstre à plusieurs têtes » et que son nom même faisait peur dans le milieu scolaire. « C’était de la violence. Vraiment ! », dénonce Seydou Patrice Dembélé.

 

Le président de la Fédération nationale des Parents d’élèves du Mali (Fenapem), Yacouba Dembélé aussi dit qu’il était profondément déçu de l’attitude de cette Association des élèves et étudiants du Mali. « Elle n’était plus là pour l’intérêt des enfants, mais plutôt pour elle-même. Elle ne voyait que l’argent et elle était corrompue », ajoute le président des Parents d’élèves du Mali.

 

Pour le président du Cercle de réflexion des anciens membres de l’AEEM, Dr. Modibo Soumaré, de sa création à aujourd’hui, il y a une très grande différence. Quant au président de l’Union des partenaires et parents d’élèves du Mali (UPPM), Demba Kanté, il soutient qu’elle était manipulée par des politiciens et des dirigeants. « Nous saluons vraiment la décision des autorités de la Transition, car nous ne voulons plus enregistrer aucun autre mort », dit-il.

Hamissa Konaté

 

 

 

 

 

 

 

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