Plus jamais ça. Que Dieu épargne à notre pays le manque de courage politique, la malhonnêteté politique, la suprématie des combines politiques. Ces maux n’ont-ils pas biaisé le jeu politique malien ces dernières décennies ? C’est dommage. La réflexion en cours au Conseil national de la Transition (CNT) sur la révision des textes fondamentaux de la République ne semble pas susciter l’enthousiasme des populations à la base.
Le vent de la propagande politique autour de la nécessité de la refondation de l’État malien ne tarde-t-il pas à se lever pour dépoussiérer les officines et les arcanes politiques anachroniques de notre pays ?
Le paradoxe est que seules les Forces armées maliennes occupent le terrain sur l’ensemble du territoire national. C’est bizarre. Les partis politiques de l’ancienne opposition et de l’ancienne majorité sont muets. Pour quelles raisons il n’y a plus d’animation sur l’ensemble du territoire national ? L’occupation des écrans de télévision est-elle efficace pour attirer de nouveaux militants ? Les partis attendent-ils de voir les nouveaux textes pour reprendre les activités sur le terrain ?
Presque l’ensemble des forces vives des localités de l’intérieur s’est réfugié à Bamako et dans ses banlieues souillées. Le coronavirus, la crise sécuritaire, les sanctions imposées par la Cedeao n’ont-ils pas refroidi le penchant des Maliens envers le jeu politique. Les règles n’ont-elles pas été biaisées au profit d’intérêts sordides pendant des décennies ?
Les Maliens croient-ils encore en la politique et en leurs hommes politiques ? J’espère qu’ils cesseront de transformer l’électorat en bétail. Les électeurs de ce pays combien de fois floués croient-ils encore en la pertinence de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), de la Délégation générale aux élections (DGE), du rôle déterminant de la Cour constitutionnelle dans la proclamation des résultats finaux. Le sage conseille : «Dans le doute, abstiens-toi».
Le taux de participation aux élections de 2022 sera le principal critère de la réussite de la Transition, présidée par le chef de l’État Bah N’Daw et son vice-président, le colonel Assimi Goïta. Je suis convaincu qu’ils ne se laisseront pas perturber et dévier de leur programme de refondation du pays parce qu’ils «n’ont plus droit à l’erreur». Ils se souviendront tous les jours jusqu’à la fin de la Transition des évènements du 18 août dernier. Ce jour-là, le destin des Maliens se détermina.
Sékou Oumar DOUMBIA
Source L'Essor