Guerre en RD-Congo : un autre foyer d’insécurité qui menace la stabilité de l’Afrique

GOMA

Depuis le 27 janvier 2025, la guerre qui oppose la République Démocratique de Congo (RDC) au groupe rebelle M23 a pris une tournure inquiétante. Soutenus, selon certains, par le Rwanda, les rebelles après l’annonce du contrôle de la ville de Goma à l’Est du pays, menacent de marcher sur Kinshasa, la capitale de la RDC. Compte tenu des implications géopolitiques qu’elle engendre, cette crise se pressente comme menace toute l’Afrique. Déjà, dans un communiqué publié vendredi 31 janvier 2025, l’armée Ougandaise a déclaré adopter une posture défensive afin de dissuader les autres groupes armés installés dans l’Est de la RDC et qui pourraient, selon elle, profiter de la situation pour mettre en péril les intérêts ougandais.

Cela vient s’ajouter à l’atmosphère de passe d’armes qui règne entre le président Cyril Ramaphosa et son homologue Rwandais Paul Kagamé par rapport à la mort de 13 soldats sud-africains, membres de la force régionale d’Afrique australe.

Ayant pris conscience de cette menace, la communauté internationale mène aujourd’hui d’importantes actions diplomatiques afin de parvenir à la cessation des hostilités sur le terrain.

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Après l’échec de l’initiative du président français, Emmanuel Macron à travers l’organisation d’un cadre de rencontre entre Paul Kagamé et Félix  Tshisekedi en 2022  à New-York, la France (qui ne cache pas son soutien à la RDC) a envoyé jeudi 30 janvier 2025 son ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot à Kinshasa, puis à Kigali où le diplomate français a invité les forces Rwandaises et le groupe M23 à « quitter » instamment la RDC.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans une déclaration, a lui aussi, appelé le M23 à « cesser immédiatement son offensive » sur le terrain.

Pour certains observateurs, la gestion de cette crise nécessite l’implication de l’ensemble de la communauté internationale avec en tête les États unis d’Amérique pour parvenir à une stabilité comme ce fut le cas en 2012.

Au-delà du risque d’embrasement régional par la montée des tensions entre pays concernés, cette guerre fait planer le spectre de la catastrophe sur la situation humanitaire jugée déjà critique dans la région.

Il faut noter que le président du Kenya, William Ruto, président de la communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) avait d’ailleurs convoqué un sommet extraordinaire sur la question le 26 janvier dernier. Comme pour dire que la course contre la montre est engagée avec différents objectifs et intérêts visés :- Éteindre le feu pour certains – Tirer les marrons du feu pour d’autres.

Issa Djiguiba