Le président de la transition, le général d’Armée Assimi GOITA a présidé, jeudi 26 décembre 2024, la cérémonie solennelle de la rentrée des Cours et tribunaux au titre de l’exercice 2024-2025. Cette occasion a été mise à profit par la grande famille judicaire de faire le bilan de l’année écoulée, mais aussi dresser les perspectives de la nouvelle année qui s’ouvre. Placée sous le thème « Le rôle de la justice dans la consolidation de la paix et de la cohésion sociale : le cas des élections », une communication du rapporteur, un réquisitoire du procureur général de la Cour suprême ainsi qu’une plaidoirie du bâtonnier de l’ordre des Avocats ont été les temps forts pour mettre l’accent sur la responsabilité des magistrats dans la gestion du contentieux électoral. Le général GOITA, président du Conseil supérieur de la magistrature a invité le pouvoir judiciaire à assumer pleinement son rôle de sentinelle dans l’organisation d’élections qui combleront les attentes du peuple malien.
Comme à l’accoutumée, le Président de la transition et Président du Conseil supérieur de la magistrature a présidé la cérémonie solennelle qui marque la fin des vacances et le démarrage de tous les services de la justice au titre de l’exercice 2024-2025. Si le Président de la Cour Suprême, Dr Fatoma THERA a présenté le bilan de l’année écoulée qui fait cas de 946 dossiers dont 831 dossiers civils et 118 dossiers criminels traités par le parquet général de la Cour suprême ainsi que 1034 arrêts rendus, un record dans l’histoire de l’institution, les autres se sont appesantis sur la nécessaire question de responsabilité des acteurs de la justice en période électorale telle que présentée par le thème du jour : « le rôle de la justice dans la consolidation de la paix et de la cohésion sociale : le cas des élections ».
Nourri des expériences de la mauvaise gestion d’un contentieux électoral au Mali et dans nombreux autres pays, Dr Sory DIAKITE, rapporteur souligne qu’un « contentieux électoral mal géré, constitue une véritable menace à la paix et à la cohésion sociale. » Selon lui, la moindre défaillance de la justice électorale peut faire basculer les résultats de l’élection en faveur de celui en qui le peuple n’a pas voulu confier sa destinée et au pire des cas, conduire le pays dans une aventure ambiguë.
Fort heureusement qu’au Mali les Forces Maliennes étaient bien présentes pour éviter au pays de sombrer dans des violences à issue incertaine. C’est pourquoi, le procureur général, Mamadou TIMBO dans son réquisitoire a salué le rôle important des FAMa pour le maintien de l’ordre et de la quiétude indispensables pour la mission de toutes les autres composantes de la nation. Occasion pour saluer la désanctuarisation de plusieurs localités du pays. Cette prouesse, selon lui, est une « glorieuse épopée militaire » au Mali.
La justice aux côtés des plus hautes autorités contre les agitations géopolitiques
« Nous n’avons pas à souffrir ni de mimétisme, ni même d’un simple désir d’assimilation, car, le monde dit développé que la communauté internationale brandit comme modèle politique et économique de référence nous a suffisamment prouvé que son modèle dit démocratique n’était au fond et en vérité que de la poudre jetée aux yeux » a dit, haut et fort, Mamadou TIMBO.
Aussi, le procureur général a tenu à préciser que la justice, loin d’être l’affaire de ses seuls acteurs, est réputée à devenir l’affaire de tous. C’est pourquoi, il a invité tous à travailler de concert pour la réhabilitation, le renouveau, le redressement et la refondation de la justice.
Justement dans le contexte actuel d’une vaste opération de refondation au Mali, le secteur de la justice n’entend point rester en marge. « Autant la justice est une question de dignité, autant les hommes et les femmes chargés de la distribuer doivent en être investis… Autant l’arbitraire des autres est condamnable, autant celui de la justice est inacceptable, parce qu’inqualifiable » a souligné, à son tour, Me Ousmane B. TRAORE, bâtonnier de l’ordre des avocats du Mali reconnaissant ainsi que les acteurs de la justice ne doivent nullement fléchir, par respect de dignité et du mérite de la robe.
Pour le chef suprême de la magistrature, le président de la transition, le général d’Armée Assimi GOITA le thème de cette année est évocateur de la fonction sociale de la justice dans un pays éprouvé par tant d’année de crise comme le Mali. C’est pourquoi, le premier magistrat a mis l’accent sur le rôle très important de la justice pour la préservation des efforts collectifs, pour une sortie de crise au Mali. Ainsi, il a invité les acteurs de la justice à s’assumer pour relever le défi des futures élections au Mali.
Donnant le coup d’envoi pour une nouvelle période d’exercice judiciaire, Dr Fatoma THERA a souligné que l’année 2025 verra la mise en œuvre des réformes constitutionnelles majeures à savoir : la suppression de la Haute Cour de justice et la dévolution de certaines de ses compétences et attributions à la Cour suprême.
Issa Djiguiba