La 21è édition de Ségou Art Festival sur le Niger est désormais ouverte à Ségou avec une mobilisation exceptionnelle. Les festivaliers sont venus de tous les quatre coins du monde. Couplée à la 1ère Semaine de la fraternité de la Confédération des États du Sahel, cette édition a pour thème central : « diversité culturelle, paix et unité ».
C’est donc parti pour la 21è édition de Ségou Art Festival sur le Niger. Cette année, la région invitée d’honneur est la ville mystique de Tombouctou, cité des 333 Saints. Cette rencontre culturelle est synonyme de la célébration des industries créatives. D’où le choix du thème : « diversité culturelle, paix et unité ».
Tout est fait à Ségou pour le vivre-ensemble, c’est du moins qu’on peut dire !
Selon le délégué général de Ségou Art Festival sur le Niger, Djibril Guissé : « nous allons communier le vivre-ensemble. Pour ce faire, nous avons invité nos deux pays frères, les Républiques sœurs du Burkina Faso et du Niger qui sont venues également avec une forte délégation pour qu’on célèbre ensemble la paix et la cohésion sociale ».
Et la diplomatie malienne jouera toute sa partition, précise le ministre Abdoulaye Diop
Dans la mise en œuvre de la vision stratégique du chef de l’État du Mali, avec la contribution de M. Daffé, ministre en charge de la Culture, la diplomatie malienne jouera sa partition. Pour le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop, il faut l’adoption et la mise en œuvre de la stratégie de diplomatie culturelle, ce qui selon lui, a pour ambition de valoriser davantage notre pays, de le positionner pour qu’il puisse puiser dans notre belle histoire et notre patrimoine afin d’établir des relations respectueuses avec toutes les nations du monde. Mais, insiste le chef de la diplomatie malienne, notre pays a surtout besoin des relations respectueuses de dignité, d’humanité et de notre ambition d’être comptés parmi les autres pays de l’Afrique et du monde.
« Dans ce contexte où certains voient un choc de civilisation et nous nous voyions plutôt une complémentarité entre les cultures d’égales valeurs et entre les peuples qui se regardent à hauteur d’homme, loin d’une vision angélique ou naïve au Sahel, nous avons pris parti de miser sur l’homme, sur l’humain et son potentiel créatif, pour la paix, la stabilité et le vivre-ensemble », clarifie le chef de la diplomatie malienne.
Ici, ce Colloque international est le laboratoire du Festival sur le Niger
Il propose des sujets aux experts en débat. Entre burkinabés, nigériens et maliens, les différents experts mènent la réflexion sur l’état de l’union de leurs pays respectifs. Le thème abordé est : « la construction d’un État confédéral au Sahel : enjeux et perspectives ».
Et pour le ministre malien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr. Bouréma Kansaye, les crises combinées à la lutte d’influence des grandes puissances au Sahel font de l’Alliance des États du Sahel (AES) une puissance de tous les enjeux, notamment sécuritaire, géopolitique ou économique. Parce que, selon le ministre Bouréma Kansaye, nos territoires sont très riches en ressources naturelles. Il cite entre autres : l’or, l’uranium, le pétrole, le gaz naturel, les phosphates, les cuivres et d’autres minéraux. « Le surcroit de nos trois pays couvre une superficie combinée d’environ 2,78 millions de kilomètres carrés. Ces pays ont une population estimée à 71,5 millions d’habitants, majoritairement constitués des jeunes. Donc pour renforcer la pérennité de l’AES, il est très utile aujourd’hui d’aller vers un étage supérieur de l’intégration, qui est la Fédération des États AES. Car, la Fédération unifie plus rapidement les terroirs, les Forces armées et les économies », propose le ministre malien chargé de la Recherche scientifique.
Mais malgré tout, l’espoir est permis pour notre continent, indique un autre ministre malien
Pour le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffé, notre continent est en quête d’union depuis plus de 60 ans. « Pour une fois de plus, nos chefs d’État sont en train de parachever le travail qui a été lancé par les Premiers présidents des indépendances. Donc, l’espoir est toujours permis pour notre continent. Que les Africains restent mobilisés. Africa for Africa », lance le ministre Mamou Daffé.
Ce Colloque international regroupe des ministres, des professionnels de la culture, des chercheurs, des universitaires et des acteurs culturels. Ils doivent formuler des recommandations pertinentes pour la construction d’un État confédéral et le document final sera remis aux autorités de nos trois pays.
L’autre point saillant du Festival est la relance du secteur touristique
La présence des touristes étrangers à Ségou est impressionnante. Ils sont nombreux à visiter la région afin de découvrir son riche patrimoine culturel. Et le ministre Daffé est très heureux de la présence accrue des touristes. « Je salue et encourage les visiteurs qui ont fait ou continuent de faire confiance en notre pays. C’est vraiment un acte de foi de se rendre à Ségou pour passer cette semaine avec nous. Aujourd’hui, nous avons une forte délégation de plusieurs pays que je tiens ici à remercier du fond du cœur », se réjouit le ministre de la Culture malienne.
Il est à préciser que ces touristes étrangers sont notamment venus d’Afrique, d’Europe et d’autres continents. C’est dire qu’aujourd’hui la relance des activités touristiques est une réalité au Mali.
La cérémonie d’ouverture de Ségou Art Festival sur le Niger a été aussi mise à profit pour remettre des attestations à une dizaine d’artistes plasticiens et de l’exposition contemporaine du Mali. Le tout a été agrémenté par la bonne note musicale du Balafon de Néba Solo et le son ambiant du Groupe Mandé Djourou avec l’impressionnant pas de danse des masques Dogon.
Hamissa Konaté