JOURNÉE INTERNATIONALE D’AUTISME : Les cris de cœur des parents d’enfants autistes du Mali

À l’occasion de la célébration de la Journée internationale de l’autisme, des parents d’enfants atteints d’autisme, ont lancé, leurs cris de cœur aux autorités du pays et aux personnes de bonne volonté. Ils plaident notamment pour la création d’un centre d’autiste pour faciliter la prise en charge des malades et la prescription des médicaments sur l’Assurance maladie obligatoire (Amo).

 

C’est dans une concession située à l’Hippodrome, en Commune II du district de Bamako que se forment désormais plus de 400 enfants autistes. Cette maison leur a été offerte par le président de l’Association Djiguya, Bandiougou Guèye, parent d’enfant autiste. En plus d’une concession, il a également offert une chaise roulante à la maman d’un enfant autiste qui a des difficultés à se déplacer. Pour ce donateur d’ailleurs, s’il y a un défi à relever aujourd’hui, c’est bien la création d’un centre d’apprentissage ou de rééducation des enfants autistes.

 

« Nos enfants ne sont ni acceptés à l’école publique ni à l’école privée. C’est ce qui m’a motivé à faire ce centre », révèle le président de l’Association Djiguya, Bandiougou Guèye, avant de dénoncer la cherté des médicaments : « tous les médicaments qu’on avait sur Amo ne les sont plus. On a saisi le directeur de la Caisse nationale d'assurance maladie (Canam), mais jusqu’à présent, on n’a pas eu de réponse », affirme-t-il.

 

« Nos enfants sont confrontés à beaucoup de difficultés. S’ils ne parlent pas, pour leur éducation, il faut payer un orthophoniste à 10 000F CFA par heure, et ils font quatre séances par semaine », ajoute Bandiougou Guèye.

 

Même si, le traitement reste lourd et coûteux, Koïta Aminata Camara, un autre parent d’un enfant autiste aussi dira, qu’il n’y a absolument aucune structure spécialisée ou même privée à Bamako pour la prise en charge des victimes de cette pathologie. « Nous demandons à l’État ou au Gouvernement de prendre en compte la situation de nos enfants, en créant un centre pour autiste par exemple. Quand une maman tombe sur un enfant autiste, il faut qu’elle puisse connaître, les directives à prendre au lieu d’aller de gauche à droite », explique-t-elle.

 

Mais, selon Dr. Boubacar Maïga, psychiatre au Chu du Point G, sur 100 naissances, il y a une forte possibilité d’avoir un enfant autiste. « Dans l’autisme, il y a vraiment des variantes différentes. Chaque autiste est particulier. Mais globalement pour faire le diagnostic de l’autisme, c’est vraiment des troubles de communication. Ce sont des enfants qui font des gestes, qui font la répétition des gestes, ce sont des enfants qui ont du mal à regarder les autres, à interagir  avec les autres. Donc, ils ont du mal à lire les émotions des autres. La cause est inconnue », précise Dr. Maïga.

 

Le thème retenu pour cette 17è édition de la Journée internationale de l’autisme est : « espace d’espoir, autisme et rendre visibles, autonomes nos enfants spéciaux ». Elle est célébrée le 02 avril de chaque année. Cette Journée est mise à profit par l’Association Djiguiya pour informer et sensibiliser l’opinion nationale sur les difficultés que traversent les parents et les enfants atteints d’autisme.

Hamissa Konaté

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