Suite à l’agression du Mali par l’Algérie, le Gouvernement s’organise pour mieux approvisionner les régions du Nord en produits de première nécessité afin d’éviter toutes pénuries. D’où cette réunion du ministre de l’Industrie et du Commerce avec les Opérateurs économiques. L’objectif est de mettre en place un schéma opérationnel de coordination des actions futures.
En initiant cette rencontre, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, veut anticiper d’éventuelles pénuries de denrées de première nécessité dans les régions du Nord au Mali, habituellement approvisionnées à partir de l’Algérie. Mais eu égard à l’escalade entre le Mali et l’Algérie suite à la destruction d’un drone malien par les autorités algériennes, le Gouvernement du Mali juge opportun d’assurer l’approvisionnement correct des régions du Nord, que sont : Tombouctou, Gao, Ménaka et Kidal.
Prévenir vaut mieux que guérir, dit un proverbe…
Fort de ce proverbe malien, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, déclare : « le Gouvernement sous la supervision de Son excellence le Général d’Armée Assimi Goïta, fait de la satisfaction de la population la boussole de la Transition. La réunion de ce matin (lundi 14 avril 2025) va nous permettre d’échanger sur le schéma opérationnel que nous devrons mettre en place, en termes d’organisation, de coordination et d’action afin d’assurer l’approvisionnement des marchés du Nord ».
Et le ministre Moussa Alassane Diallo d’ajouter : « cette fois-ci également, nous comptons sur une grande solidarité, une grande action commune entre le secteur privé et le secteur public pour apporter toutes les réponses face à cette nouvelle épreuve qui est lancée à notre pays. Car il y a deux ans, tout le monde pensait que le Mali allait s’effondrer, mais jusque-là, il se porte bien ».
De leurs côtés, les Opérateurs économiques promettent de jouer toute leur partition, mais…
Le Gouvernement et les Opérateurs économiques se sont engagés à relever ce nouveau défi ensemble. Pour assurer l’approvisionnement correct des marchés dans le Nord du Mali, sans passer par ce pays voisin, le président de la Délégation régionale de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) de Tombouctou, Elhadji Firhoun, sollicite : « nous demandons l’escorte de nos convois à partir de la région de Mopti par les Forces de défense et de sécurité jusqu’à l’entrée de la ville de Tombouctou, et il faut également que la Douane et la Chambre de commerce travaillent ensemble pour qu’on puisse avoir un bon barème de taxation ». C’est pourquoi, Elhadji Firhoun soutient l’accompagnement du Gouvernement dans ce nouvel épisode entre le Mali et l’Algérie.
Et dans une interview accordée à l’ORTM-Tombouctou, le chef de la mission culturelle de Tombouctou, Alboukhari Ben Essayouti, est revenu sur les liens forts qui unissaient le Mali à l’Algérie. Selon lui, la Région de Tombouctou a joué un rôle de 1er plan dans la libération de l’Algérie, en fournissant des milices pour lutter aux côtés de ce pays frère et voisin du Mali.
Même si les autorités algériennes ont une courte mémoire, les nôtres n’ont pas oublié…
Lui-même raconte : «… la Région de Tombouctou a servi de refuge aux communautés algériennes avant que leur pays n’accède à l’indépendance, parce que nos relations de bon voisinage étaient fortes. Le colon qui avait tracé les frontières n’avait pas prévu que l’Algérie soit indépendante. Nous avons vécu la guerre de libération de l’Algérie.
À Tombouctou, il y avait une forte communauté algérienne et marocaine qui venait de la région de Tindou en Algérie. La population de Tombouctou a combattu aux côtés du peuple frère d’Algérie contre l’occupation coloniale. Pendant les heures les plus chaudes de la guerre de libération, des milliers de Maliens sont morts pour sauver l’Algérie. Aujourd’hui, ce pays doit être un atout pour le Mali dans la lutte contre le terrorisme et non un handicap.
Vous savez ? Les dirigeants actuels de l’Algérie sont pratiquement nés pendant la guerre de libération ou après l’indépendance. Donc, ils étaient encore jeunes ou n’ont pas vécu cette période, c’est ce qui fait peut-être, ils détériorent ou dénaturent les bonnes relations entre l’Algérie et le Mali. Si vous prenez l’exemple sur le Président Bouteflika, nous, on l’appelait à l’époque Boutèf et beaucoup d’autres Algériens qui ont traversé les frontières ont pratiquement vécu ici au Mali. Mais bon… ».
Hamissa Konaté